La Bibliothèque des dialectes de Wallonie : un centre de recherche et de documentation

BibliothequeducentrededocIntégrée aux collections du Musée de la Vie wallonne depuis 2006, la Bibliothèque des dialectes de Wallonie existe depuis déjà 35 ans. Devenue le plus grand centre de documentation en matière dialectale, la bibliothèque cherche sans cesse à faciliter l’accès aux textes de chez nous.

 

© Province de Liège – Musée de la Vie wallonne
V. Haneuse

Une ascendance extrêmement riche

La constitution d’une bibliothèque à caractère dialectal remonte à 1856. À cette époque, la Société liégeoise de littérature wallonne, fraîchement créée, cherche à conserver les écrits, les publications, les pièces de concours qu’elle contribue à faire naître. Ulysse Capitaine, liégeois bien connu, est nommé archiviste-bibliothécaire par ses pairs et constitue une première bibliothèque dialectale, à cette époque exclusivement accessible aux sociétaires.

Au début du 20e siècle, alors que le nombre de littérateurs wallons explose, la Ville de Liège nourrit le souhait de fonder au sein de sa bibliothèque centrale un département wallon. Dès 1923, ce vœu est exaucé lorsque Joseph Vrindts, poète liégeois reconnu, se voit confier la constitution et l’inventaire d’un fonds wallon.

Au fil de son existence, la bibliothèque de la Société de littérature wallonne, fonds privé, est gérée par plusieurs sociétaires, parmi lesquels on retrouve Louis Lagauche, autre auteur wallon, et Roger Pinon, folkloriste. À la bibliothèque centrale de la Ville, l’accès est public et le lieu est fréquenté par les nombreux amateurs de langue wallonne qui résident Liège.

Une (re)naissance placée sous le signe de la rigueur scientifique

En 1979, une convention signée entre les deux institutions crée la Bibliothèque des dialectes de Wallonie (BDW). La réunion des deux bibliothèques donne naissance à un centre de documentation exclusivement consacré à la conservation, à l’inventaire et à la promotion de la philologie et de la littérature dialectales. Dès la création, la bibliothèque devient la plus riche du genre. Elle s’ouvre également à l’ensemble de la Wallonie. Cette association vise à simplifier l’accès pour tous à ces documents, mais aussi à préparer l’étude historique, philologique, esthétique ou sociologique qui pourrait être faite de ces œuvres. À travers ce travail minutieux, c’est également la défense et la promotion des langues wallonnes qui sont directement visées.

D’emblée, l’organisation de la jeune bibliothèque est placée entre les mains d’une dialectologue de qualité : Régine Toussaint. Romaniste de l’ULg, celle-ci fut l’assistante du professeur Remacle et assura les préparations du cours de Questions de dialectologie et d’onomastique.  Rédactrice pour le tome 7 de l’Atlas linguistique – toujours inédit –, elle a rédigé une thèse qui s’intéressait à la dénomination d’espèces forestières dans la toponymie.

femmeSous sa houlette, son équipe s’active à établir la bibliographie des livres conservés, à réunir informations, correspondances, coupures de presses, concernant auteurs, acteurs, associations et événements dans des dossiers biobibliographiques devenus aujourd’hui extrêmement précieux pour les chercheurs. Une première exposition commémore les 125 ans de la Société de langue et de littérature wallonnes (SLLW), avec la collaboration du professeur Maurice Piron.

Sa mort prématurée en 1982 n’arrête pas l’ardeur de son équipe, qui reprend les rennes. Outre la gestion quotidienne, ils parviennent à réunir et à inventorier, sur les conseils de la SLLW, de nombreux journaux et périodiques anciens. Ils constituent également une médiathèque dialectale qui, à l’heure actuelle, a acquis une grande valeur documentaire.

La femme et la littérature dialectale en Wallonie,
Catalogue de l’exposition, Liège, BDW, 1986


L’équipe, loin d’omettre son rôle de promoteur des langues wallonnes, organise plusieurs expositions : À la découverte de nos périodiques locaux, la femme et la littérature dialectale, mots et choses de Wallonie : aspects du lexique dialectal de nos régions. Ces expositions sont à chaque fois entreprises avec l’aide de la SLLW et des chercheurs de l’Université de Liège, qui assurent une vraie caution scientifique à chaque événement..

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