Alessandro Barbero est né à Turin en 1959. Il est avant tout un spécialiste du Moyen-Âge qui refuse la spécialisation et un expert de l'histoire militaire, cultivé et brillant à la fois, doué d'un talent de conteur hors norme. Professeur ordinaire d'histoire médiévale à l'Université du Piémont Oriental (Vercelli), Barbero a commencé à faire connaître et paraître ses recherches au début des années quatre-vingt et il compte désormais près d'une vingtaine de volumes à son actif, parmi lesquels plusieurs ont été traduits en français plus ou moins récemment : Charlemagne. Un père pour l'Europe (2004, éd. it. 2000), Waterloo (2005, éd. it. 2003), Le jour des barbares. Andrinople 9 août 378 (2006, éd. it. 2005), Barbares : immigrés, réfugiés et déportés dans l'Empire romain (2009, éd. it. 2006), La bataille des trois empires : Lépante, 1571 (trad. fr. à paraître le 29 août 2012, éd. it. 2011).
Son talent de conteur et sa passion pour l'histoire tout court le poussent naturellement vers l'écriture romanesque et le roman historique notamment. Dans le pays qui a donné naissance au Nom de la rose et à son revival du Moyen-Âge, Barbero a l'intelligence de choisir et de traverser la modernité, de la première à la dernière, de la fin du 16e à l'aube du 21e siècle. En 1996, avec La Belle Vie ou les Aventures de Mr Pyle, gentilhomme (1998), il devient lauréat du prestigieux Prix Strega. Ce livre se présente comme le journal de voyage d'un gentilhomme de Baltimore, qui sillonne l'Allemagne et la Pologne en 1806. Il rencontre les notables, les intellectuels et es paysans et brosse de son époque un tableau plein d'esprit et d'ironie.
Après ce premier roman vont suivre Roman russe - Pour présager les tourments à venir (2002, éd. it. 1998), L'ultimo rosa di Lautrec (2001), Poète à la barre (2007, éd. it. 2003) et Gli occhi di Venezia (2011). Au niveau du plot, ce dernier semble s'inspirer des Fiancés, ce qui ne veut pas dire qu'Alessandro Barbero s'en prend à Alessandro Manzoni, mais il est bien vrai que la littérature italienne et ses grands écrivains l'interrogent. Le fait d'avoir consacré un roman au Vate, à Gabriele d'Annunzio (Poète à la barre), n'est pas vraiment le fruit du hasard. À ce propos, Barbero a déjà été invité et accueilli par l'Université de Liège, en février 2008, pour participer au colloque D'Annunzio come personaggio nell'immaginario italiano ed europeo (1938-2008). Una mappa, qui a été organisé par votre serviteur et dont les actes avec la contribution de l'écrivain italien, et de treize autres chercheurs européens, sont parus chez Lang la même année.
Luciano Curreri
Juin 2012