Michel Herboise coule des jours heureux aux Hibiscus, une maison de retraite en apparence calme et rassurante à la Côte d’Azur. Dans le carnet de bord que les auteurs nous donnent à lire, il raconte ses journées, ses réflexions sur le temps qui passe, ses aspirations à une quiétude méritée et bientôt ses doutes sur les accidents qui émaillent la vie de la résidence, puis ses soupçons à l’encontre de la belle Lucile, qui vit avec son mari infirme et jaloux dans une chambre voisine et dont il va tomber amoureux à cause même de l’attrait romanesque de ses soupçons.
Ce roman policier ingénieux distille, avec la subtilité habituelle du tandem Boileau-Narcejac, les fausses pistes et les rebondissements. Moins connu que Sueurs froides (paru en 1954 sous le titre D’entre les morts), dont on se plaira à relever les similitudes avec Bruges-la-Morte de Rodenbach dont il s’inspire mais aussi à revoir l’adaptation cinématographique par Hitchcock, Carte vermeil est une plongée dans un petit monde en vase clos plein de surprises, tantôt cocasses, tantôt glaçantes.
Marie Steffens
Juin 2012