Marcel Pagnol - Le Schpountz
schpountz175En fin d’Humanités, le film m’avait plu, et on parlait beaucoup de Pagnol à l’Athénée. Détail amusant, à la même époque, celle qui allait devenir mon épouse avait été « condamnée » par son professeur de français à le lire, car elle avait troublé le cours, et l’avait adoré, elle aussi. C’est donc une de nos références communes, et c’est un des premiers que notre fils a lus, vers l’âge de 8 ans. Après huit jours, il avait terminé sa provision de bouquins de vacances, et est venu fouiner dans les nôtres…

C’est du texte sous forme de dialogues, mais écrits par Pagnol, ciselés, riches, démonstratifs : « Tu n’es pas bon à rien, tu es mauvais à tout »… Pagnol y règle un peu ses comptes avec le monde du cinéma, mais avec humour et finesse d’observation. L’intrigue est facile, les ficelles classiques, la morale heureuse, mais pourquoi un roman devrait-il toujours être noir ? D’autant que celui-ci est une apologie du rire, le rire salvateur, bienfaiteur, celui qui fait oublier tout, sur lequel Pagnol continuera longuement à réfléchir. Relisant les philosophes qui se sont risqués sur le sujet, il livrera plus tard des « Notes sur le Rire », encore d’à-propos. Il y inclut une des scènes maîtresses de ce Schpountz, qui n’a pas pris une ride, ni en livre, ni en film.

Christian Michel
Juin 2012

Le Schpountz, Marcel Pagnol (Poche, 1937)

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