Arts protohistoriques- L'aurore des dieux
Marcel Otte
Éditions De Boeck
La multitude de religions et de mythes, reconnus par l'Ethnologie ou retracés par l'Histoire et l'Archéologie, sont rarement fondés sur la notion de dieux. Il s'agit en fait d'un phénomène tardif et spatialement limité : l'immense majorité des peuples, d'avant ou d'ailleurs, voient les manifestations spirituelles dans toute expression de la nature, du cosmos au gibier. Toute humanité produit du sacré et l'information archéologique soutient l'idée qu'il en fut ainsi dès les origines, avec des modalités appropriées aux contextes. La pensée ne se conçoit pas sans son équivalent symétrique dans l'approche métaphysique forgée pour créer du sens, échapper à l'absurde. Mais, lors des phases récentes, les sociétés productrices et maîtresses de leurs sols autant que de leur destin, s'assortissent de personnalisations de ces forces mythiques. Si l'homme prend une telle place dans l'univers, les puissances qui néanmoins le gouvernent lui empruntent ses attributs, et tout d'abord son apparence. Ce processus complexe d'anthropomorphisme divin, « récent » aux yeux du préhistorien, possède une épaisseur de plusieurs millénaires dans toutes les régions du monde où il sera ensuite avéré historiquement. Les différentes formes qu'il revêt, selon les stades ou les fonctions, préfigurent les panthéons historiques en leur fournissant la cohérence logique qu'offre une genèse, clairement maîtrisée par l'archéologie. Pas plus que tout autre aspect social, les religions ne furent aléatoires ; elles possèdent leur propre cohérence. Le développement concomitant des arts plastiques en reflète le plus fidèlement les variations, les richesses et les subtilités. Ces arts visuels, directement accessibles aujourd'hui, fournissent en outre des éclats de la sensibilité, profondément associée aux sentiments religieux. Cet ouvrage rassemble et présente quelques éléments structuraux produits par diverses traditions, réparties selon le fil du temps. On peut y voir ainsi autant les phénomènes universaux, propres à toutes les cultures au seuil de l'histoire, et d'innombrables variations dues à la flexibilité de l'esprit humain. Foi et sensibilité ont, partout et indépendamment, tendu à produire, en fin de préhistoire, des dieux et leurs images figées.
Du même auteur :
Marcel Otte," Préhistoire des Religions", Masson, Paris, 1997
Marcel Otte, "Archéologie de la Conscience, les origines de la pensée", Mardaga, Liège, 2001
Marcel Otte, "Arts Préhistoriques, Sémiotique des formes", De Boeck, 2003
L'astronomie des anciens
De Stonehenge aux pyramides mayas, en passant par Babylone et Gizeh
Yaël Nazé
Éditions Belin
Éric de Beukelaer et Baudouin Decharneux
Illustré par Pierre Kroll
E.M.E. Éditions, 2008
À titre d'exemple : des extraits du thème "Religion".
Celui qui est chrétien, celui qui ne l'est plus
Bernard Ugeux, André Rulmont
Desclée De Brouwer
Avec l'émergence de la conscience, les hommes ont commencé à s'interroger sur la structure même de la réalité dans laquelle ils se trouvaient plongés sans apparemment l'avoir décidé. Au fil du temps, les sciences, les religions et les philosophies ont proposé des approches différentes. Il est essentiel que ces différents modes de perception interagissent positivement entre eux. Le but de cet ouvrage est de faire entrer en dialogue un Père blanc catholique qui témoigne de sa foi et un chercheur scientifique qui a abandonné la voie religieuse pour se tourner vers la sagesse orientale ; celle-ci lui ouvre de plus larges perspectives pour concilier la démarche spirituelle avec toutes les données de l'homme d'aujourd'hui. L'échange franc et direct fait apparaître aussi bien des points de rencontre que de profondes divergences notamment dans la manière de percevoir le « non matériel ». La démarche de foi est radicalement différente de celle du chercheur spirituel qui, comme dans la recherche scientifique, ne peut se résoudre à restreindre sa source d'inspiration à l'intérieur d'une seule tradition maintes fois interprétée. Le père blanc Bernard Ugeux est convaincu que la religion traditionnelle a encore un rôle important à jouer dans la structuration des personnes et de la société. Le chimiste André Rulmont ne conçoit de chemin spirituel qu'à travers une remise en question profonde et dynamique de ce que nos croyances décrètent comme réel aussi bien dans le domaine religieux qu'économique ou scientifique.