OPENAIRS : des œuvres d’art gonflables proches du public

Depuis le 12 mai dernier et jusqu’au 30 septembre prochain, le centre ville de la Cité ardente accueille OPENAIRS, une exposition organisée, à l’initiative du député Paul-Émile Mottard, par le Service Culture de la Province de Liège et l’Office provincial des Métiers d’Art. L’événement s’inscrit dans la foulée des projets d’art public menés à bien par les mêmes partenaires depuis « Bonjour. 24 artistes vous rencontrent » en 2002, « Images publiques » (2006) et « Aux Arts, etc. » (2010). Ces deux dernières éditions s’étaient notamment singularisées par la mission de directeur artistique confiée à des artistes : Laurent Jacob pour « Images publiques » et Jacques Charlier pour « Aux Arts, etc. » Pour le quatrième volet qui rassemble huit créateurs, les organisateurs se sont adjoint l’expertise du sculpteur Johan Muyle.

Parmi les différentes caractéristiques d’OPENAIRS, deux propositions apparaissent définitoires : l’implantation de la manifestation et le choix de développer des sculptures gonflables. Muyle a voulu que l’exposition se déroule dans le cœur historique de la Cité ardente, ce qui implique une grande diversité de publics et la confrontation avec un patrimoine immobilier précieux mais éclectique. Les différentes interventions se situent le long d’un parcours qui mène du square Notger à la place Saint-Barthélemy (voir le plan du parcours). Et, à l’exception de la sphère de lumière de Sophie Giraux (Variations) accrochée à un arvau qui enjambe la rue de la Poule, toutes les pièces prennent place dans un environnement à forte densité symbolique. De la mesure à la démesure d’ORLAN est ainsi déposée devant le Palais provincial (1853), dont la riche façade décrit des figures et événements majeurs de l’histoire liégeoise jusqu’à la Révolution. Sur la place du Marché, Fluctuat Nec Mergitur de Johan Muyle gigote devant un des monuments les plus insignes de la ville : le Perron. Claude Levêque a quant à lui choisi d’implanter sa Cathedral of Tears dans un petit jardin de l’impasse des Ursulines, en face du béguinage du Saint-Esprit construit aux 16e et 17e siècles. L’œuvre de Peter Kogler (sans titre) dans la cour du Musée de la Vie wallonne et, dans une moindre mesure, l’Inflatable Life Rescue 2012 de Frédéric Platéus et Life is magnifique d’Audrey Frugier à proximité de la collégiale Saint-Barthélemy engagent le même type de rapport avec des environnements patrimoniaux et leur fonctions mémorielles.

Variations(c)Sophie Giraux-1-2Sophie Giraux, Variations, polyester/ampoule halogène 1600x1600x2000 mm. Rue de la Poule, Liège. © Sophie Giraux
Coincée entre les façades de l’étroite rue de la Poule, l’œuvre s’anime d’une douce respiration semblable à une lente palpitation venant éclairer la ruelle de jour comme de nuit.

orlan2Orlan, De la mesure à la démesure, polyester imprimé, 7x3x3 m, 2012. Cour du Palais provincial, Liège. © Orlan. Photo © Bénédicte Tondeur
ORLAN tourne le dos à la symbolique du pouvoir qu’incarne historiquement le Palais Notger et affirme de manière iconique la revendication individuelle de la femme dans la société.
plateus-2Frédéric Platéus, Inflatable Life Rescue 2012, polyester imprimé, 560x440x440 cm, 2012. Place Crève-Cœur, Liège. © Frédéric Platéus.
Inspirée de formes géométriques simples, l’œuvre se réfère aux codes couleurs en usage dans le répertoire du matériel de survie pour leur visibilité (orange, blanc, noir). Située dans une cour de récréation, le mystérieux engin joue avec l’ambiguïté de son apparence …

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