Comédies dramatiques françaises, cinéma du monde et films marquants du dernier Festival de Cannes au menu...
La France douce-amère...

Le cinéma hexagonal nous livre d'abord deux comédies sur le thème de la solitude entre les êtres dans le monde actuel. D'une part, Le hérisson de Mona Achache, d'après L'élégance du hérisson de Muriel Barbery, dresse le portrait d'une étrange concierge qui cache volontairement son érudition et son intelligence exceptionnelles derrière une apparence fermée et bourrue. Sa rencontre avec une fillette de 12 ans va changer la donne et révéler la douceur en dessous des piquants... D'autre part, le film choral Bancs publics (Versailles rive droite) de Bruno Podalydès, poursuit avec humour le sujet de l'isolement des gens entre eux. Le long métrage se déroule dans un bureau comptable parisien et se compose de plusieurs saynètes dans lesquelles différents personnages se rencontrent de manière inopinée et hilarante.
Toujours dans le registre de la comédie, Quelque chose à te dire de Cécile Télerman parle de la famille et des non-dits au sein de cette dernière. Pour ce faire, la cinéaste met en scène une famille complètement névrosée et déréglée. Cette dernière va se remettre en question lorsque la fille va ramener chez elle un inconnu, un policier désabusé et cynique.
Joueuse de Caroline Bottaro et Partir de Catherine Corsini s'inscrivent dans un mouvement plus grave, plus amer. Dans le premier, nous suivons le basculement qui se produit dans la vie d'une femme de chambre corse quand celle-ci découvre les échecs comme moyen d'évasion de son quotidien morose et répétitif. Partir raconte l'histoire d'une femme décidant de quitter sa famille pour vivre une passion jusqu'au bout, décidée à affronter les terribles conséquences de son acte.


Cinéma du monde

Ce mois d'août voit aussi les sorties de drames produits aux quatre coins de la planète. L'Espagne nous livre d'abord un film sur l'immigration, 14 kilomètres de Gerardo Olivares. Nous suivons le destin de trois africains ayant décidé de rejoindre l'inaccessible Europe par le détroit de Gibraltar afin d'améliorer leurs vies. 14 kilomètres, c'est la distance qui sépare l'Afrique de l'Espagne via le détroit, une distance terriblement longue pour les trois personnages... Je suis de Titov Veles de la réalisatrice macédonienne Teona Mitevska parle également de la tentative désespérée de s'arracher à son quotidien. Trois sœurs tentent leur chance via des moyens différents : drogues, relations multiples avec des hommes et le rêve.
Le film japonais Tokyo Sonata développe deux thèmes entrant en collision : la famille et l'économie. Un père japonais perd son emploi et décide de le cacher à sa famille... Le réalisateur dresse de la même manière un portrait social et économique du Japon actuel. La fenêtre de l'argentin Carlos Sorin dépeint les dernières heures d'un vieillard cloîtré dans sa chambre. Le film prend le parti de donner le point de vue subjectif du mourant, les sensations qu'il éprouve physiquement au crépuscule de sa vie, notamment ce qu'il voit depuis sa fenêtre.

Enfin, la Roumanie nous livre une comédie sur un sujet pourtant délicat, le stalinisme : Au diable Staline, vive les mariés de Horatiu Malaele. À l'heure de la mort du dictateur russe, un village prend le risque de célébrer un mariage alors que le parti communiste a décrété sept jours de deuil national. À l'instar d'un Kusturica, le cinéaste emploie l'humour burlesque dans cette œuvre antitotalitaire.