Édouard Wacken (1819-1861)

Wacken fut le candidat recalé au profit de Sainte-Beuve lors de la succession de la chaire de littérature française laissée vacante au départ à la retraite de Philippe Lesbroussart (lui-même poète), ce qui lui donna l’idée d’un pamphlet intitulé Impossible. Fervent patriote, Wacken entend donner à l’État belge une littérature digne de son unité, sur le modèle du romantisme allemand (il adapte Shiller, Heine, Chamiso et d’autres poètes dans Fleurs d’Allemagne, 1850). Poète et dramaturge, il est l’auteur d’une œuvre soucieuse de révéler l’identité du peuple wallon. Dans son drame Hélène de Tournon (1848), il met en scène et en vers une histoire d’amour en Wallonie au 16e siècle. Dans son principal recueil de poèmes, Fantaisies (1845), il lance des appels aux accents socialistes : « Peuples, unissez-vous et marchez tous ensemble/ Vers le phare éclatant qui luit dans l’avenir. » Son testament lyrique se trouve dans son dernier recueil, Heures d’or (1860) où, entre autres, il chante très mélancoliquement le « Vieux pont des Arches ». Avec la disparition de Wacken prend fin le romantisme en Belgique francophone.

Jean-Pierre Bertrand

 

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