Né en octobre 1906 à Joal, petit village sérère à 90 km de Dakar, Léopold Sédar Senghor, après des études de Lettres menées au Lycée Louis-le-Grand en compagnie de Georges Pompidou et d'Aimé Césaire, devint le premier agrégé français d'Afrique noire. Professeur de lycée puis prisonnier de guerre, il entra dans la vie politique française en 1945 comme député de l'Outre-Mer. Haute personnalité du monde de la littérature et de la culture africaine et française, il sera le premier président du Sénégal indépendant (1960 à 1980) puis, quittant librement le pouvoir d' un pays ouvert à la démocratie, il achèvera ses jours en France, à Verson, après être entré à l'Académie française en 1983.
Le poète laisse une œuvre d'envergure (Œuvres poétiques), fondée sur le chant de la parole incantatoire et animée par la « négritude », mouvement de redressement culturel des peuples noirs jusqu'alors dominés par la colonisation et qu'accompagnent les nouvelles littératures négro-africaines.
Lors de la crise structurelle de l'après-Seconde-guerre mondiale, L.S.Senghor se révélera comme un penseur efficace des questions géopolitiques qui se posent à l'échelle des nouveaux États de l'Afrique noire francophone. On lui doit la conception de l'idée de Francophonie, cette forme de « Commonwealth à la française » qu'il appelait de ses vœux et qu'il articulera aux concepts de « métissage » , de « dialogue des cultures », ainsi qu'à la vision idéale et humaniste d'une « civilisation de l'universel ». Ouverte à la diversité des langues et des cultures selon une axiologie qui dépasse tout ethnocentrisme, la pensée de L.S. Senghor, bien que souvent controversée, reste à bien des égards en phase avec les réalités du monde actuel.
L.S. Senghor fut accueilli à l'Académie Royale de Langues et Littératures françaises de Belgique le 21 octobre 1970. À cette occasion, le professeur Maurice Piron de l'Université de Liège fit un exposé sur « Francophonie et Francité ». A la demande de la Faculté des Lettres et du même professeur Piron, L.S. Senghor fut reçu Docteur Honoris causa de l'Université de Liège en 1980.
Danièle Latin
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