Poches - Romans français et étrangers

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Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet

Deux copistes retraités retirés dans une propriété normande multiplient, avec naïveté et enthousiasme, et en vain, des expériences qui leur permettraient d'embrasser l'ensemble des domaines de la connaissance humaine. Fruit de dix ans de travail et de réflexion, Bouvard et Pécuchet est l'ultime œuvre de Flaubert, parue un an après sa mort, en 1881. L'auteur de L'Éducation sentimentale donne vie à une prodigieuse épopée de la bêtise, cette bêtise contre laquelle, toute sa vie, il n'a cessé de lutter. Et qui trouve un prolongement dans le Dictionnaire des idées reçues élaboré à partir des fragments pour un second volume, laissés en l'état par l'écrivain. (GF Flammarion)


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Pascal Garnier, Lune captive dans un œil mort

À quoi cela tient-il ? À la fluidité du style ? À la précision des descriptions ? À la finesse du rendu des émotions? Dès ses premières lignes, ce roman nous captive par son univers singulier dans lequel nous nous lovons progressivement avec délice. Deux couples et une femme seule sont les occupants des Conviviales, une résidence pour séniors avec piscine et clôturée. Pour s'apprivoiser, on s'invite les uns chez les autres mais le climat s'alourdit, entre orage et canicule. Et pendant ce temps, le gardien tue les chats à coups de pelle. Ce qui devait être un paradis devient un enfer. Un roman magistral paru début 2009, un an avant le mort de son auteur. (Points)

 

 

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Sonallah Ibrahim, Le Comité et Cette odeur-là

Ancien militant communiste né au Caire en 1937, Sonallah Ibrahim s'est lancé dans l'écriture pendant ses années d'internement entre 1959 et 1964. Cette odeur-là, son premier roman d'inspiration autobiographique paru en 1966, et censuré pendant vingt ans, raconte la difficile réadaptation à la vie d'un détenu sauvé par l'écriture. Le Comité, publié en 1981, emprunte la forme du thriller politique pour faire le portrait d'une Égypte condamnant ses intellectuels au silence. Chargé par un Comité de trouver «la personnalité la plus brillante du monde arabe», le narrateur sélectionne d'abord toutes les célébrités de la région avant de progressivement éliminer les politiciens, les militaires, les écrivains ou les savants. Il finit par retenir un entrepreneur connu sous le nom de Docteur. Mais son enquête s'avère difficile et l'entraîne sur des chemins à hauts risques. (Babel, traduction Yves Gonzalez-Quijano et Richard Jacquemond)

 

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Jérome K. Jérome, Trois hommes dans un bateau

De Jérome Klapka Jérome (1859-1927), dont le dessinateur Didier a pris le nom complet pour en faire le prénom de son héros BD, Jérôme K. Jérôme Bloche, on ne connaît pas grand-chose, en fait, sinon ce classique de l'humour et du nonsense qui fut, à l'époque de sa parution, en 1889, un bestseller abondamment piraté. C'est l'histoire désopilante de trois amis qui décident de remonter la Tamise en bateau, un chien en sus. «Ce ne sont ni le style, ni le savoir qu'il diffuse qui font la vérité essentielle de ce livre, déclarait son auteur. C'est sa vérité. Les événements qui en composent la trame sont réellement arrivés.» À savourer. (Points)

 
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Marcel Jouhandeau, Le livre de mon père et de ma mère

On sait la détestation qu'avait Marcel Jouhandeau de sa ville natale, Guéret, devenue Chaminadour dans son œuvre littéraire. Elle est le cadre de ce livre qui ouvre Mémorial, son cycle autobiographique. Il s'agit d'une succession de scènes dont les personnages principaux sont son père, un boucher très porté sur la gent féminine, et sa mère qui l'aide à la découpe et  à la vente, sans jamais sortir, «pas même pour se rendre à l'église le jour de Pâques». À la seule exception d'un dimanche annuel, décidé par son mari, pour un déjeuner sur l'herbe. C'est son enfance, marquée par les jours gras, les jours de foire et ces menus faits imprégnant la mémoire, qu'évoque non sans mordant l'auteur de Chronique d'une passion. (L'Imaginaire)


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Yachar Kemal, La saga de Mèmed le Mince

Voici pour la première fois réunis à la suite les quatre romans mettant en scène Mèmed le Mince écrits entre 1955 et 1987 par l'écrivain turc aujourd'hui âgé de 88 ans. Cette épopée raconte la révolte de l'enfant d'une veuve, contre un paysan parvenu local qui dépouille les gens sans défense, d'abord, puis contre l'injustice sociale en général, la corruption, la spoliation dont sont victimes les paysans, l'avidité et toutes ces choses qui pourrissent la société. Une grande importance est accordée à la nature et aux paysages, de la montagne aux fleuves et aux marais, et aux animaux qui les peuplent. Une vaste saga dont le style est influencé par les traditions orales de bardes turcs. (Gallimard/Quarto, traduction Güzin Dino, Sibel Berk et Munever Andac)

 

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Agota Kristof, Œuvre complète

Voici en un volume la brève œuvre romanesque et théâtrale d'Agota Kristof, qui a fui la Hongrie en 1956 et, écrivant en français, a imposé sa voix originale. Le Grand Cahier, La Preuve et Le Troisième Mensonge, qui composent «La trilogie de la ville de K.», mettent en scène deux jumeaux, Claus et Lucas, élevés par leur grand-mère. Surnommée «la sorcière», celle-ci les appelle «fils de chienne». C'est donc à eux de se débrouiller seuls en ce temps de guerre. Ils racontent leur histoire, sans y mettre de sentiment, s'inventant une vie et une manière de penser propres. Mais progressivement, dès le second tome, l'auteure brouille les pistes et finit par remettre en question notre interprétation de l'histoire et nous faire doute de ce qu'on a lu. Ce recueil contient aussi son quatrième roman, Hier, ainsi que des nouvelles et des pièces de théâtre. (Opus/Seuil).

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