
Les matins de Jénine est le premier roman de Susan Abulhawa. Fiction historique dotée d'un réalisme proche du témoignage et nourri d'une expérience sensible, ce roman a été écrit après un voyage de l'auteure en Cisjordanie en 2002. L'auteure, née en 1967 en Palestine, est aujourd'hui installée aux États-Unis où elle est biologiste médicale. Les Matins de Jénine est son seul roman actuellement traduit en français [2003, éditions Buchet-Chastel 2008], traduit de l'américain par Michèle Valencia, il existe en Poche, Coll. Pocket, 2009
Ce roman, à la manière d'une fresque historique retrace un demi-siècle d'errance, de déchirement, de mépris vécu par la Palestine. Yaya Abou Hassan, homme de tradition et de sérénité, perdra sa terre, ses oliviers et jusqu'à son ciel si bleu. Ses enfants et petits enfants n'auront plus que le souvenir de leurs racines. Chacun réagira selon son cœur à travers la brutalité des événements. Chacun représente une facette de nous même placé devant l'injustice. On s'attache aux personnages, le cœur serré, les yeux embués ; Amal et ses frères Youssef et Ismaël représentent les chemins de vie, de mort et d'émotions dans un conflit qui traverse les générations.
Écrit dans une langue pure et moderne, traduit avec délicatesse, ce récit de vie d'une « famille palestinienne » nous apporte bien des nuances pour comprendre un conflit fratricide toujours actuel.
Rachel Brahy
Juin 2011