
Arnaldur Indridason, La cité des Jarres (Points)
Traduction d'Éric Boury
Dans les romans noirs, Arnaldur Indridason, notamment la Cité des Jarres. Tout ce que le roman noir a su si bien réussir (des états d'âmes discrets, sobres, métaphorisés dans des imperméables chiffonnés, des insomnies enfumées, des silences et des répondeurs téléphoniques) se retrouve mêlé aux Sagas Islandaises et à l'histoire des Islandais. En découvrant tout récemment le travail de l'anthropologue Christophe Pons (Le spectre et le Voyant : les échanges entre morts et vivants en Islande), je m'aperçois que les romans d'Indridasson pourraient tout aussi bien figurer dans la lignée des grands ethnopolars. (Vinciane Despret)
Voir l'article : Le polar nordique : révélateur d'un malaise



António Lobo Antunes, Livre de Chroniques III (Points)
Pour celles et ceux qui ont prévu de séjourner en bord de mer, les petites « chroniques » d'António Lobo Antunes s'avèreront plus maniables à la plage que ses épais romans épiques, auxquels ils constituent par ailleurs une excellente introduction. Médecin et écrivain, Lobo Antunes cultive un pessimisme et une noirceur à faire passer Cioran et Caraco pour de joyeux drilles (enfin, en exagèrant un peu). Mais il manie également à merveille l'humour noir, la satire sociale et le grotesque. Au-delà des Chroniques, La Splendeur du Portugal, Le Retour des caravelles... quelques titres à lire d'urgence dans le contexte des débats sur l'identité nationale et les dettes publiques !
(Michel Delville)
Voir l'article : Portugal : António Lobo Antunes


Jack London, Martin Eden (10/18 Domaine étranger)
Traduction de Claudre Cendrée
Jack London, Construire un feu (Actes Sud)
Traduction de Christine Le Boeuf
Digne héritier de Stevenson, Jack London est l'écrivain, le romancier par excellence : sens du récit, goût de l'aventure, intelligence du réel, force d'une écriture sans inutile affectation de grandeur. Lisible par tous, à tout âge et de toutes classes. Martin Eden, roman autobiographique, ou comment se faire écrivain par une lente et difficile conquête du langage contre les inerties sociales et les obstacles éditoriaux. Et Construire un feu, recueil d'admirables nouvelles, parce qu'on n'a jamais fait sentir avec une telle économie de moyens qu'en chacun des gestes que pose un homme, c'est l'homme tout entier qui est en jeu. La première, qui donne son titre au recueil, est d'une beauté à couper le souffle. Un trappeur, égaré dans le grand Nord, rate son feu de camp et meurt lentement de froid, tandis que son chien de traîneau s'enfuit vers la vie, la chaleur, les hommes. (Pascal Durand)

Howard Phillips Lovecraft, Les Montagnes hallucinées (J'ai lu)
Plus que simple écrivain, Lovecraft crée un mythe, celui de Cthulhu. Bien avant que les êtres humains n'apparaissent sur terre, existaient les grands anciens, sortes d'entités cruelles, horribles, dont Cthulhu. Ces entités ont en quelque sorte disparu mais des cultes se recréent et pour les honorer.
Dans Les montagnes hallucinées, Lovecraft relate l'expédition de scientifiques vers l'Antarctique où ils feront bientôt une étrange découverte : tout d'abord, une montagne que personne n'a jamais osé franchir, et derrière celle-ci, une immense cité où régnait Cthulhu. Les fouilles archéologiques dévoilent la présence de fossiles de créatures effrayantes, les grands anciens. Cette rencontre entre la science et l'occulte est réellement captivante.
