Depuis quelques années, l'Université, et plus particulièrement le professeur Nancy Delhalle, chargée des cours d'histoire et d'analyse du théâtre, a établi des liens étroits avec le Théâtre de la Place de Liège. Colloque et journées d'études, rencontres d'artistes, analyses théoriques, masterclass sont autant de manifestations qui résultent des collaborations mises en place et rencontrent les besoins spécifiques de la recherche universitaire et de l'enseignement. Premier bilan et projets imminents.
Nancy Delhalle, vous avez mis en place un partenariat entre le Théâtre de la Place et la section Arts du spectacle de l'ULg depuis maintenant trois ans. Quelles étaient vos motivations ?
Lorsque l'ULg m'a confié la charge de cours « Histoire et Analyse du théâtre », il y a des choses qui m'importaient et qu'il me semblait intéressant de mettre en œuvre. La section « arts du spectacle » offre une formation professionnalisante assez spécifique qui lie donc l'Université de Liège avec le milieu professionnel. Ce lien est fondamental. C'est la raison pour laquelle un enseignement exclusivement théorique me semblait inconcevable. Cependant, il fallait également préserver une identité, une spécificité de la recherche universitaire face à un milieu professionnel pris dans les remous qu'on connaît aujourd'hui : la concurrence, la question du public... Les théâtres organisent beaucoup d'activités en marge de leur programmation et en lien avec elle. C'est le lieu d'un type de communication que les chercheurs de l'université n'ont pas l'occasion de développer. Je trouvais donc important de mener une réflexion sur les possibilités d'une articulation.
Sur quel type de projet repose le partenariat entre les deux institutions ?
Nancy Delhalle, vous avez mis en place un partenariat entre le Théâtre de la Place et la section Arts du spectacle de l'ULg depuis maintenant trois ans. Quelles étaient vos motivations ?
Lorsque l'ULg m'a confié la charge de cours « Histoire et Analyse du théâtre », il y a des choses qui m'importaient et qu'il me semblait intéressant de mettre en œuvre. La section « arts du spectacle » offre une formation professionnalisante assez spécifique qui lie donc l'Université de Liège avec le milieu professionnel. Ce lien est fondamental. C'est la raison pour laquelle un enseignement exclusivement théorique me semblait inconcevable. Cependant, il fallait également préserver une identité, une spécificité de la recherche universitaire face à un milieu professionnel pris dans les remous qu'on connaît aujourd'hui : la concurrence, la question du public... Les théâtres organisent beaucoup d'activités en marge de leur programmation et en lien avec elle. C'est le lieu d'un type de communication que les chercheurs de l'université n'ont pas l'occasion de développer. Je trouvais donc important de mener une réflexion sur les possibilités d'une articulation.
Sur quel type de projet repose le partenariat entre les deux institutions ?

Le projet Prospero comporte différents volets. Un volet de production permet aux directeurs de théâtre de faire tourner des artistes, reconnus ou non. Le deuxième volet est lié aux écoles de théâtre et de formations de l'acteur. Enfin, le troisième volet porte sur la recherche théorique avec des chercheurs référents pour chaque théâtre. Le fait que des théâtres intègrent ainsi le souci de la recherche théorique est intéressant. Serge Rangoni, comme tous les autres directeurs des institutions participantes, a été invité à y impliquer deux chercheurs. Il a choisi Katie Verstockt, d'Anvers pour la danse, et moi pour le théâtre.
Par quelles activités le projet Prospero fait-il avancer la recherche en théâtre ?
Nous sommes aujourd'hui un groupe de chercheurs de cultures théâtrales différentes. Notre travail se fait en toute autonomie mais nous avons deux impératifs : un colloque international à Tampere en octobre 2010 et un colloque de clôture du projet qui se fera à Liège en 2012. En ce qui concerne le colloque d'octobre prochain dont le thème est « utopia and critical thinking in creative process », nous sommes en train de le finaliser mais nous savons déjà que plusieurs artistes ainsi que des chercheurs de renommée internationale seront présents.

Cela nous a également permis aussi de renverser quelque peu les rapports mineurs-majeurs très présents dans le groupe. Par exemple, l'axe France/Allemagne est très fort. Cette journée d'étude s'est révélée très enrichissante et a eu, de plus, le mérite de souder le groupe. En termes de publications, elle va donner lieu à deux prolongements. Le premier, c'est la publication d'un numéro théâtral de la revue Ubu, revue de théâtre européenne en français et en anglais. Pour ce numéro, qui va sortir pour le Festival d'Avignon, nous avons essayé de brasser encore plus large en invitant d'autres pays européens à présenter leur réalité théâtrale en se focalisant sur la jeune génération des 25-35 ans.
Le deuxième prolongement sera la publication des actes du colloque de Liège dans la revue électronique Prospero European Review - Resarch and Theater que nous sommes en train de créer. Nous avons imaginé différentes sections dont une rubrique « théorie » qui traitera de la problématique de l'émergence.