Festival Émulation : 4e édition

C'est toujours un plaisir de découvrir la programmation de ce festival consacré à de jeunes compagnies de Communauté française, qui tentent souvent de renouveler le genre, avec des créations quelquefois expérimentales, toujours percutantes et étonnantes, présentées dans des lieux particuliers aux quatre coins de la ville, de la Médiacité au Cirque des variétés en passant par l'église Saint-André.
Cette année, quatre spectacles sont à l'affiche du festival : Agamemnon. À mon retour du supermarché, j'ai flanqué la raclée à mon fils de Rodrigo Garcia mis en scène par Frédéric Ghesquière et Pietro Varraso, où absurde, poésie et provocation seront les ingrédients d'un réquisitoire hystérique contre la société de consommation. Le spectacle de Pierre Mégos, 12 Works, fait preuve d'une grande recherche plastique, utilisant installations, photographies, danse, performance autour des travaux d'Hercule. Un univers entre possible et impossible, mystère, rêve et réalité. Aurore Fattier adapte pour la scène le roman sulfureux de Michel Houellebecq La possibilité d'une île, avec Jean-Benoît Ugeux (Hansel et Gretel, SPRL). Enfin, Vincent Sornaga (Blanche-Neige) transporte les spectateurs sur le plateau de tournage cinématographique de Lulu de Frank Wedekind. Projet Lulu met en évidence les pulsions humaines qui nous dominent et mènent à l'autodestruction.
Projet Lulu © Delphine ManjartDanse
Claudio Bernardo, et sa Cie As Palavras (The Library EMDP , Scary faces, Identificazione di una dona) a marqué l'année 2009 à Charleroi avec L'assaut des cieux, qui sera présenté en septembre. La danse qu'il propose est généreuse, narrative, pleine de sens, de rêve. La chanteuse lyrique, mais plus encore la présence de circassiens, donne au langage chorégraphique de Bernardo une nouvelle dimension.



Out of context - for Pina (photo ci-contre © Chris Van der Burght) était également un des plus beaux spectacles de l'année dernière. Alain Platel qui nous avait habitués à de grands spectacles avec une scénographie majestueuse et de la musique live, présente à Hasselt en septembre un travail très différent, sur un plateau nu, qui met en valeur chaque danseur, comme dans le travail de Pina Bausch. HomoTurbae est la première chorégraphie de Claudia Castellucci, soeur de Romeo Castellucci, avec qui elle a travaillé comme dramaturge et conseillère artistique. Ses recherches concernent le mouvement et la musicalité du geste, plus que la danse proprement dite. Ses danseurs, jeunes et de formation classique, évoluent sur la musique de Messiaen, dans des mouvements presque hypnotisants. L'univers d'Öper öpis de Zimmermann & de Perrot est très différent : acteurs et artistes de cirque font de cette pièce un festival d'humour, de fantaisie et d'inventivité.

Wim Vandekeybus est sans conteste un des plus grands chorégraphes belges. Il y a deux ans, on avait pu voir Menske à Hasselt, mais c'est à Liège qu'il présentera une pièce noire et très forte, qui traduit dans sa gestuelle la violence enfuie de l'individu et de la société, sur une musique rock live : NieuwZwart, en lien avec un texte de Peter Verhelst (dit en anglais). Comme l'année dernière, nous serons invités à Aachen pour l'ouverture du festival de danse contemporaine Schrit_tmacher, où l'allemand Georg Reischl présentera Corpus spiritus, une étude de l'Invisible par l'intermédiaire du corps. À Eupen, c'est un cauchemar poétique inspiré du Magicien d'Oz auquel nous serons conviés par le spectacle Malédiction de Dudapaiva, « ballet frénétique » qui explore les vies intérieures. En mars, deux spectacles de danse très différents : le premier intitulé Demain créé et dansé par Michèle Noiret, étoile de la danse contemporaine, est un spectacle très intime où l'artiste concentre ses recherches récentes en matière de musique et d'image vidéo en direct. Partant du constat que les abeilles disparaissent, Michèle Noiret s'interroge sur ce que sera demain. Métamorphoses de Frédéric Flamand plonge les danseurs du Ballet national de Marseille dans les métamorphoses d'Ovide et l'univers des designers brésiliens Humberto et Fernando Campana, dans une chorégraphie inventive, légère et poétique. Autre grand nom de la danse contemporaine, et autre langage chorégraphico-théâtral avec Do animals cry de Meg Stuart, qui explore le thème de la cellule familiale dans une danse-théâtre novatrice avec une scénographie impressionnante.
ci-dessus : NiewZwart © Josep Aznar
Abonnez-vous
Plusieurs formules existent, depuis la carte 4 saisons (4 spectacles pour 51 euros – ou 27 euros pour les moins de 30 ans), jusqu'à l'abonnement à la carte, qui vous propose la place à 10 euros au lieu de 18, à partir de 7 spectacles choisis (6 euros au lieu de 9 pour les moins de 30 ans).
Et même, si vous vous abonnez avant le 12 juin, vous bénéficierez d'une promotion exceptionnelle, toujours à partir de 7 spectacles : vos places à Liège vous reviendront à 7 euros seulement (5,50 euros pour les moins de 30 ans) et ceux en Eurgio à 11 euros (ou 9,50 euros).
Plus d'informations sur le nouveau site web du Théâtre de la Place.
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