Entre chef-d'œuvre, échec artistique et abomination idéologique, ce roman souvent méconnu de D.H. Lawrence s'est vu tour à tour encensé et condamné par la critique.
Dans le Mexique des années 20, agité par les récents bouleversements apportés par la Révolution, une veuve irlandaise débarque dans l'intention de rompre la routine de sa vie de femme britannique aisée. Kate se sent rapidement oppressée par l'atmosphere pesante qui règne à Mexico City. Cependant, elle ne tarde pas à rencontrer Don Ramón, un Mexicain qui a pour ambitieux projet de raviver la religion préhispanique, selon lui le seul moyen de sauver le Mexique de la misère et du chaos. Kate, fascinée par l'homme et son projet, se retrouve mêlée bien malgré elle à la renaissance des divinités aztèques.
Derrière ce synopsis quelque peu saugrenu se cache une profonde critique de Lawrence envers la société occidentale, où l'homme a perdu tout contact avec sa spiritualité et son environnement naturel. Même si le ton de ce roman oscille de façon parfois déroutante entre le réaliste et le mystique, il offre une vision intéressante, même si très subjective, de la situation politique de l'époque, et surtout, de la réaction profondément ambivalente de cet écrivain britannique face à l'environnement mexicain.
Isabelle Gribomont
D.H. Lawrence, Le serpent à plumes et autres œuvres mexicaines, Trad. Philippe Mikriammos et Thérèse Aubray, Laffont, 2011, 930p
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