Nan Golding, La ballade de la dépendance sexuelle

Golding« La Ballade de la dépendance sexuelle est le journal que je laisse lire aux autres. Mes journaux écrits sont privés ; ils forment un ensemble de documents clos portant sur mon univers, qui me permettent de prendre la distance nécessaire pour l’analyser ; mon journal photos est public ; sa basse subjectivité se développe grâce à l’apport des autres. » Sur ce constat s’ouvre la préface où Nan Golding nous remet les clés de lecture de son œuvre.

La Ballade de la dépendance sexuelle compte plus de huit cents photographies regroupées en une installation de diapositives auxquelles répondent des musiques diverses. Par l’objet-livre – paru initialement en 1986 et synthétisant ce projet d’une quinzaine d’années –, les Éditions de La Martinière nous offrent de (re)découvrir cent vingt-cinq de ces clichés rendant, sans fard ni « écran », quelques jalons de la vie de Nan Golding.

Nan Golding confesse que c’est avec son objectif, en les fixant sur pellicule, qu’elle parvient à surprendre ses sentiments réels envers ses « sujets ». Paradoxalement, elle entretient grâce à cet intermédiaire un rapport brut et direct avec eux, sans distance, tout en pénétration. Dans cette démarche d’introspection, l’instant présent, éphémère, devient immanquablement passé, éternel, et s’inscrit dans une mémoire où la justesse est l’angle nécessaire.

Samia Hammami

 

Nan Golding, La Ballade de la dépendance sexuelle, Paris, Les Éditions de La Martinière, 2013, 148 p.
 
 

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