Stephen King, La tour sombre

KingLa Tour Sombre, « Jupiter de son système solaire », comme la décrit Stephen King lui-même, est une épopée fantastique d’un genre vraiment particulier. Entamée en 1970, le septième et dernier tome de cette saga ne sera achevé et publié qu’en 2005. Un huitième tome, hors-série, est encore venu la compléter en 2012. Cet incroyable récit a donc accompagné les pensées de son auteur pendant plus de quarante ans, comme la toile de fond du reste de son œuvre, et nombre de références à ses autres livres y sont d’ailleurs incrustées.

On y suit, dans une sorte de western magique très exotique, la quête lancinante du héros principal, Roland de Gilead, dernier pistolero de sa contrée d’origine, sur la route dangereuse qui mène à la Tour Sombre, centre de tous les mondes possibles et imaginables. Les personnages y sont d’une épaisseur pas possible, l’univers dans lequel ils évoluent, totalement déroutant, et le but final de leur aventure, irrésistible, énigmatique en même temps qu’effrayant. Pour le lecteur de la génération Harry Potter, il est très perturbant d’y retrouver, au détour d’une page, des références au monde qu’il connaît, quand il était plus tôt le spectateur passif du monde et des références culturelles des années septante, tout aussi manifestement connu par son auteur omniscient. Bref, le temps d’écriture de cette saga y est sans doute pour beaucoup dans l’effet qu’elle produit, mais la richesse de son contenu ne saurait s’y résumer, et le lecteur curieux ne se trompera pas en ouvrant Le Pistolero (ou « The Gunslinger », en version originale), premier tome de la série.

Curieusement, la lecture sera peut-être, elle aussi, l’histoire de plusieurs années…

Pierre Spailier

 

Stephen King, La tour sombre, J'ai lu, tome 1 : Le pistolero, 2006, 254 p.
 

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