
C’est dans cette optique qu’au sein de l’ULg, il semble important de promouvoir le Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF), seul et unique représentant des films du genre en Belgique. Cette année, les programmateurs comptent bien corroborer l’aura fascinante et l’excellente réputation dont jouit le festival depuis plus de trente ans. L’affiche complète de cette 32e édition a ainsi été dévoilée, laissant le champ libre à pas moins de 131 films et cinéastes. Le BIFFF poursuit sa prestigieuse délocalisation vers le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, après avoir envahi le site de Tour & Taxis. Entamée l’année dernière, l’expérience s’était avérée indéniablement positive. La cuvée 2014 s’annonce toujours aussi relevée, palpitante, ludique et gore.
Le BIFFF 2014 en quelques mots
Composée de 131 films, la programmation est surtout marquée par un tiers de films originaires d’Asie. Il sera par exemple possible de découvrir le premier film de zombies en provenance d’Inde, Go Goa Gone de Krishna D.K. Un focus sur le cinéma indien sera d’ailleurs proposé en marge des différentes compétitions officielles, réparties selon cinq catégories (Internationale, Européenne, 7e parallèle, Thriller et Courts-métrages belges).
Le BIFFF c’est aussi une parade de zombies, des déguisements et autres maquillages terrifiants, plusieurs rétrospectives, et un tout nouveau marché du film (Frontières). L’ensemble des films en lice pour décrocher les multiples prix sont représentatifs de la tendance actuelle à une véritable contamination internationale pour les récits horrifico-fantastiques. Plutôt que d’entreprendre un listing des films majeurs composant les différentes compétitions, il est préférable de se focaliser sur un ensemble restreint d’œuvres qui se démarquent dans un premier temps en témoignant de cette contamination.
Ouverture et clôture des festivités
Commençons par souligner l’excellente sélection d’ouverture et de clôture du festival, pour lesquelles deux films sont programmés en avant-première (mondiale pour le premier, nationale pour le second). John Pogue s’offre ainsi l’ouverture avec The Quiet Ones, produit par la mythique Hammer Film Productions. Enemy, le dernier film de Denis Villeneuve, viendra clore deux semaines d’intenses projections. Sorti en 2013, son Prisonners fut une belle réussite bien qu’un peu faible dans sa longueur (son dénouement notamment). Jake Gyllenhaal reprend un des rôles principaux dans le nouveau film du cinéaste canadien, annoncé comme un thriller fantastique bien calibré.
La Belgique à l’honneur
Si le BIFFF est présenté comme un Festival International, il n’en reste pas moins que les organisateurs se démènent chaque année pour réserver une place bien visible aux productions et réalisations horrifico-fantastiques belges. Et c’est précisément cet aspect du festival qui mérite d’être le plus loué et soutenu.
À droite : photo du film Soulmate
Le festival diffusera à ce titre 5 coproductions belges, Soulmate, Let me survive, Tombville, Ablations et The Adventurer. On peut cependant regretter l’étonnante absence du néo-giallo2 L’étrange couleur des larmes de ton corps, dernier opus de Bruno Forzani et Hélène Cattet. Leur dernier film aurait probablement pu jouer un rôle prépondérant dans ce BIFFF, d’autant que le couple de cinéastes appose un traitement onirique à la ville de Bruxelles. Enfin, c’est surtout la catégorie « 10th Belgian Fantastic Day » qui vaudra très certainement le coup d’œil. De nombreux courts-métrages prometteurs sont programmés dont Babysitting Story du hutois Vincent Smitz qui ne cesse d’être relayé dans la presse, et l’étrange Lilith de Maxim Stollenwerk.
1 Dick Tomasovic a entre autre publié « Le palimpseste noir » (Ed. Yellow Now, 2002) et tient fréquemment des conférences au sujet de grandes thématiques horrifico-fantastiques (mutants, revenants, cyborgs, zombies, ou encore maisons hantées).
2 Pour plus d’informations, lire Le retour du Giallo, entre classicisme et expérimental (Août 2013).