Une fois n'est pas coutume, les distributeurs nous ont concocté une très belle programmation pour les vacances de Carnaval, où tout le monde trouvera son compte. Fantastique, comédie, aventure, insectes, legos et guerre, tous les ingrédients sont réunis pour séduire petits et grands ! Du plus au moins intéressant, panorama des six immanquables de la semaine.
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Minuscule : la vallée des fourmis perdues, de Thomas SzaboDate de sortie : 26 février Résumé : Dans une paisible forêt, les reliefs d’un pique-nique déclenchent une guerre sans merci entre deux bandes rivales de fourmis convoitant le même butin : une boîte de sucre ! C’est dans cette tourmente qu’une jeune coccinelle va se lier d’amitié avec une fourmi noire et l’aider à sauver son peuple des terribles fourmis rouges... Le petit plus : Après deux saisons télévisuelles qui ont rencontré un vif succès chez les plus jeunes, Minuscule débarque enfin sur grand écran. Le principe est simple et bougremenet efficace : sur fond d'images réelles de la nature, nous suivons les péripéties d'insectes qui tentent de vivre ensemble ou en tout cas de se supporter. Le film est plein d'audace : absence de dialogues (les bruitages d'insectes sont excellents), séquences épiques (la cascade, la bataille entre fourmis) et un humour burlesque pas toujours évident à gérer dans un film pour enfants. Thomas Szabo réussit brillamment le passage de la série au cinéma, et c'est peut-être LE film incontournable des vacances. |
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La grande aventure Lego, de Phil LordDate de sortie : 26 février Résumé : Emmet est un petit personnage banal et conventionnel que l'on prend par erreur pour un être extraordinaire, capable de sauver le monde. Il se retrouve entraîné, parmi d'autres, dans un périple des plus mouvementés, dans le but de mettre hors d'état de nuire un redoutable despote. Mais le pauvre Emmet n'est absolument pas prêt à relever un tel défi ! Le petit plus : Immense succès outre-Atlantique, Lego Movie est un projet délirant, atypique et brillamment réussi. Comment imaginer Batman discutant avec une Tortue Ninja et se battant contre des robots ? Lego l'a fait ! Drôle, soigné et rythmé, Lego Movie surfe pleinement sur le regain d'intérêt des petits et grands pour la célèbre marque de jouets, et ce sous couvert d'ironie et de cynisme. Un régal. |
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Le vent se lève, d’Hayao MiyazakiDate de sortie : 5 mars Résumé : Inspiré par le fameux concepteur d’avions Giovanni Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde… Le petit plus : Est-il encore nécessaire de présenter Hayao Miyazaki ? Le surdoué des studios Ghibli a annoncé que Le vent se lève serait son dernier film, le chant du cygne d'une carrière ponctuée de chefs-d'oeuvre comme Le voyage de Chihiro, Princesse Mononoké ou Mon voisin Totoro. La qualité est bien sûr au rendez-vous mais le ton annonce un film plus sombre, plus adulte encore que ce qu'il a pu faire précédemment. Dans tous les cas, un Miyazaki reste un incontournable et un moment de pur cinéma d'animation. |
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Jack et la mécanique du cœur, de Stéphane BerlaDate de sortie : 5 février Résumé : Édimbourg, 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son cœur en reste gelé. Mi-sorcière mi-chaman, la sage-femme qui aide à l'accouchement parvient à sauver le nourrisson en remplaçant le cœur défectueux par une horloge. Cette prothèse fonctionne et Jack vivra, à condition d'éviter toute charge émotionnelle : pas de colère donc, et surtout, surtout, pas d'état amoureux. Mais le regard de braise d'une petite chanteuse de rue mettra le cœur de fortune de notre héros à rude épreuve prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais jusqu'aux arcades de Grenade et lui fera connaître les délices de l'amour comme sa cruauté. Le petit plus : Film franco-belge, Jack et la mécanique du cœur séduira tous les fans de Tim Burton tant l'univers proposé évoque celui du réalisateur américain. Il serait dommage de ne s'arrêter qu'à cet aspect visuel et passer à côté d'une jolie fable sur les sentiments et l'intégration au sein d'une société trop balisée. Une petite réussite en son genre qui conviendra aux enfants dès 7 ans. |
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Mr Peabody & Sherman, de Rob MinkoffDate de sortie : 12 février Résumé : M.Peabody est la personne la plus intelligente au monde. Il est à la fois lauréat du prix Nobel, champion olympique, grand chef cuisinier... et il se trouve aussi être un chien ! Bien qu’il soit un génie dans tous les domaines, M. Peabody est sur le point de relever son plus grand défi : être père. Pour aider Sherman, son petit garçon adoptif, à se préparer pour l’école, il décide de lui apprendre l’histoire et construit alors une machine à voyager dans le temps. Les choses commencent à mal tourner quand Sherman enfreint les règles et perd accidentellement dans le temps Penny, sa camarade de classe. Le petit plus : Adaptation du dessin animé culte des années 60, Mr Peabody et Sherman déroutera sans doute les nostalgiques par son animation numérique, son humour parfois trop enfantin et une certaine liberté par rapport au cartoon original. Il n'en demeure pas moins que le film a été conçu pour les 5-12 ans et réussit son pari de les divertir : tour à tour iconoclaste et instructif, Mr Peabody et Sherman n'a rien de honteux et donnera peut-être même envie à certaines petites têtes blondes de se plonger dans les livres d'histoire par la suite. Pourquoi les en priver ? |
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Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill, de Marc BorealDate de sortie : 5 mars Résumé : Une petite ville de province. Les années 70. Jean a 6 ans, il fait sa rentrée à la grande école. Quand la maîtresse demande à chaque enfant la profession de son père et de sa mère, Jean réalise qu'il n'est pas comme les autres, s'inquiète et invente une réponse : « ma maman est secrétaire ». En fait, elle est tout le temps en voyage, sa maman, alors elle envoie des cartes postales à Michèle. Cette petite voisine, qui sait déjà lire, les lit à Jean et celui-ci se prend à rêver. À moins que la réalité ne soit tout autre. Et ça, entre septembre et Noël de cette année-là, Jean commence tout juste à le comprendre... Le petit plus : Adaptation du roman graphique et autobiographique de Jean Regnaud, Ma maman... surprend par son parti pris : animation traditionnelle, décor des années 70, récit basé sur l'absence d'une mère... Il y a pourtant dans le film de Boreal une sensibilité et une subtilité qui portent le film à un tout autre niveau, récit initiatique délicat où la solitude se mélange au rêve d'un Far West à la Sergio Leone. Un drôle de film remarqué à Annecy, salué à Francfort et sélectionné à Anima. Belles références ! |
Bastien Martin
Février 2014
Bastien Martin est chercheur en Arts et Sciences de la Communication. Ses recherches doctorales portent sur le cinéma d'animation belge.