Alexandre Dang, un ingénieur humaniste qui fait danser les coquelicots (et les papillons)
coquelicotsLe printemps s’invite au Musée en plein air du Sart-Tilman dès ce 18 mars, célébré par une installation contemporaine de l’artiste français Alexandre Dang : Coquelicots solaires dansants et Papillons. Niché dans une vitrine de l’Observatoire du Monde des Plantes, un jardin vertical composé d’une petite centaine de fleurs rouges prend vie au contact de l’énergie solaire. Aussi poétique que réflexive, cette œuvre étonnante se révèle être une métaphore de la démarche plurielle de l’artiste, résolument engagé dans le combat environnemental. Portrait.

dangLes lueurs matinales de l’astre solaire mettent lentement en branle le mouvement des fleurs artificielles d’Alexandre Dang. À mesure de son ascension et de l’intensité croissante des rayons lumineux, l’amplitude de l’oscillation se fait plus forte, entraînant le mur floral monochrome dans une danse folle, presque hypnotique, qui appelle le regard et gagne l’attention. L’après-midi cède peu à peu le pas à la nuit, le balancement ralentit pour finalement s’interrompre, gratifiant les plantes d’un repos bien mérité. C’est que l’œuvre — ou plutôt les quelque 128 que compte la vitrine de l’Observatoire du Monde des Plantes — est animée par un mécanisme régi par l’énergie solaire. Une cellule photovoltaïque convertit la lumière en électricité, actionne un moteur et entraîne l’activité de la fleur, qui se meut tant que règne le jour. La vivacité du mouvement est fonction de l’intensité lumineuse ambiante, chaque unité oscillant à son propre rythme. Se déclinant à l’horizontal (sous forme de « Champ) et à la verticale (sous forme de « Jardin Vertical »), cette installation singulière marquée par son dynamisme offre au visiteur un message poétique universel centré sur la beauté du monde, doublé d’une prise de conscience sur les réalités écologiques.

Un dessein artistique

Si Alexandre Dang est aujourd’hui reconnu comme une figure de l’art contemporain, c’est au travers de la voie scientifique qu’il développe son langage esthétique. Né à Strasbourg en 1973 et diplômé de l’École Polytechnique (Paris) et de l’École Nationale des Ponts et Chaussées (Paris), Alexandre Dang se sert du bagage rationnel acquis au cours de sa formation d’ingénieur comme tremplin à sa carrière artistique, entamée en 2004. Profondément influencé par la question du mouvement — qu’il appréhende par le biais des œuvres des sculpteurs Alexander Calder et Jean Tinguely —, l’artiste, qui réside en Belgique, décide de placer au cœur de son dessein créatif le potentiel infini de l’énergie solaire. En introduisant les technologies vertes comme support de son art, Alexandre Dang, personnellement engagé dans le combat environnemental, contribue autant à ouvrir de nouvelles perspectives à l’art contemporain et à la création qu’à servir la cause écologique. Il résulte de ces aspirations des œuvres dites « cinétiques », dont l’activité évolue au gré des caprices de la nature. Se muant en vastes parterres fleuris ou murs de pétales artificiels dansants, les compositions solaires d’Alexandre Dang font le tour du monde, des serres de Laeken au Singapore Art Museum en passant par l’aéroport de Venise.

Dang-Bruxelles dang-singapore
À gauche, exposition Grand Place de Bruxelles - à droite : Singapore Art Museum

 

Un combat écologique

L’idée d’exploiter l’énergie naturellement fournie par le soleil inscrit le travail d’Alexandre Dang dans le mouvement artistique de l’« Art Solaire ». Ce genre neuf, porté par une poignée d’artistes, émane directement des préoccupations écologiques qui secouent la société actuelle. Éveiller les esprits à la nécessité d’agir en faveur de l’environnement en misant sur des ressources durables comme l’énergie lumineuse, tel est le leitmotiv des adeptes de l’Art Solaire, dont Alexandre Dang est un des fers de lance. Alors que l’énergie attribuée à la Terre par le soleil est 10 000 fois supérieure aux besoins énergétiques des êtres humains, un quart de la population mondiale n’a toujours pas accès à l’électricité. Or, ce bien lumineux — grâce aux possibilités technologiques permettant de transformer la lumière en électricité — pourrait pallier les besoins de tout un pan de la population (accès à l’eau, aux soins, aux moyens de transport, aux télécommunications etc.). De même, l’usage de l’énergie solaire à l’échelle de l’Humanité en lieu et place des énergies fossiles aurait un impact considérable sur la protection de l’environnement. Interpellé par cette réalité, Alexandre Dang se saisit du langage artistique et de sa poésie dans le but affirmé de sensibiliser le grand public à ces diverses problématiques. Dans cette perspective, les Fleurs solaires dansantes deviendront rapidement les pièces phares de l’œuvre du plasticien, conjuguant à la fois plaisir esthétique, contemplation de la beauté de la nature et réflexion sur les enjeux écologiques.


Un engagement humaniste

Tout en délivrant en filigrane aux amateurs d’art du monde entier un message invitant au questionnement sur les préoccupations environnementales, Alexandre Dang tire profit de sa notoriété dans le champ de l’art contemporain pour agir sur le terrain. Dans une visée humaniste, il soutient notamment l’Association Internationale Sans But Lucratif (AISBL) « Solar Solidarity » qui vise, d’une part, à susciter une prise de conscience sur le potentiel des énergies durables et, d’autre part, à intervenir financièrement dans l’électrification solaire dans les pays en voie de développement (notamment dans des écoles et des hôpitaux). Parallèlement, il anime des ateliers artistiques alliant les thèmes de la création et du développement durable, initie des journées éducatives dédiées à ces thématiques comme les Journées internationales sur l’Énergie Solaire (Solar Days) et prend régulièrement part à des conférences sur ses sujets de prédilection, l’art solaire en tête. Humaniste, homme de science et artiste, Alexandre Dang incarne véritablement la figure de l’homme pluriel. Poursuivant sa lutte dans l’espoir de changer les consciences et réconcilier ses semblables avec leur environnement naturel, Alexandre Dang continue de sillonner la planète pour semer ses fleurs dansantes et cultiver le débat.

 


 

 

Pauline Seldeslachts
Mars 2014

 

Inauguration des Fleurs solaires dansantes d'Alexandre Dang

le mardi 18 mars à 17h
à l'Observatoire du Monde des Plantes, Sart Tilman

Musée en plein air du Sart-Tilman
Tel. : 04/366.22.20 - Musee.pleinair@ulg.ac.be

Observatoire du Monde des Plantes
Tel. : 04/242.77.22 - omp@ulg.ac.be

 

10 fleurs dansantes à gagner

Pour cette occasion un jeu-concours est organisé ! Découvrez la phrase mystère grâces aux fleurs solaires installées partout dans les serres et tentez de remporter une fleur solaire dansante ! Le jeu-concours se termine le 8 avril 2014. 10 fleurs solaires dansantes à gagner. Les gagnants seront avertis par mail ou par téléphone.