Le long chemin de Xavier Diskeuve vers son 1er long métrage

Après quatre courts métrages couronnés par de nombreux prix, Xavier Diskeuve, licencié en Arts et Sciences de la Communication de l’ULg, vient de terminer le tournage de son premier long, Jacques a vu. Retour sur l’itinéraire d’un critique de cinéma passé par le Théâtre universitaire royal de Liège.

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Né à Dinant en 1962, venu à Liège suivre des études en Communication (à l’époque la « 8e section »), Xavier Diskeuve a, pendant de nombreuses années, fréquenté le Théâtre universitaire de Liège dirigé par Robert Germay. « Il était étudiant dans mon cours qui s’appelait alors « Pratique professionnelle des arts de la scène », se souvient cet enseignant atypique. Et comme le théâtre l’intéressait, il est entré comme comédien dans la troupe que j’animais. » Ce passionné de théâtre, aujourd’hui retraité de l’université tout en continuant à promener sa troupe aux quatre coins du monde – elle s’est produite dans 41 pays ! -, décèle d’emblée la singularité de sa nouvelle recrue qui fait ses débuts en 1983 dans Velleÿtar d’après Witkiewicz avant de jouer dans Érasme, des spectacles collectifs pouvant regrouper jusqu’à quarante acteurs. « Je l’ai assez vite repéré dans la bande, j’aimais bien sa manière de jouer, poursuit le metteur en scène. Et, comme j’ai vu qu’il mordait, je l’ai pris dans des spectacles avec moins de personnages que je montais en parallèle. » C’est ainsi qu’il le dirige successivement dans Le Projecteur…etc… réparé? d’après Karl Valentin, dans Connaissez-vous la voie lactée ? de Karl Wittlinger, pièce à deux personnages où il interprète cinq rôles différents, puis dans deux mises en scène successives d’En pleine mer de Morzek. On est en 1993 et Xavier Diskeuve, qui travaille à la locale de Vers l’Avenir à Namur, vient spécialement à Liège pour l’occasion. « Quand il entrait dans un rôle, il y allait à fond. J’aimais chez lui son comique rentré, son aspect pince-sans-rire, que j’ai retrouvé dans ses courts métrages », explique encore Robert Germay dont le travail est majoritairement axé sur l’humour.

 

 


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C’est à cette époque que Xavier Diskeuve se met à écrire des nouvelles – il en signera cinq dans les années 1990, dont quatre seront couronnées par le Prix Polar RTBF – que ne manque pas de lire son ancien professeur. « J’aimais bien ces textes et j’ai pensé qu’ils pourraient donner lieu à un spectacle, commente celui-ci. Je lui en ai parlé et il m’a alors écrit une pièce policière complètement foldingue, Personnages en quête de tueur, que j’ai montée en 2003. »

Les deux hommes ne vont jamais totalement se perdre de vue. Au point que le réalisateur a réservé un bref rôle à son vieux maître dans Jacques a vu, son premier long métrage actuellement en post-production. Ce film est l’aboutissement d’un parcours entamé au milieu des années 1980 comme critique de cinéma. « C’est ce que je voulais être, c’était un rêve, rappelle celui qui a consacré son mémoire à la revue belge Visions. Mais faire du cinéma, je n’y pensais pas, cela me semblait un monde inaccessible. C’est plutôt le cinéma qui s’est rapproché de moi. »


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