Alice Munro writes unobtrusive stories, mostly about women and almost always located in the Canadian provinces of British Columbia or Ontario. Unsurprisingly they revolve around that central element in our lives - our relations to others, and particularly to a loved one, love and the end of love, this complex web of ties in which we are caught. Her style is neat, almost conventional, so readers have a deceptive sense that this is easy literature. Hidden in them, however, are unsuspected psychological depths, and Munro's real achievement is that she turns readers into sleuths, unravelling tangled threads of emotions. So yes the Nobel Prize for literature she has received is fully deserved, all the more so as she enjoys an international fame, with no less than ten titles published in French. Yet if the jury were out to select a Canadian woman writer, I cannot help wondering why they did not go for Margaret Atwood, whose voice is both more powerful and much more versatile. |
Alice Munro, des nouvelles surtout, des textes qui n'ont l'air de rien : bien écrits mais assez conventionnels ; des histoires de femmes, presque toujours dans les provinces canadiennes d'Ontario et de Colombie britannique, presque toujours liées à ce qui, après tout, est essentiel dans notre vie : la relation à l'autre, amour et désamour, ces liens perçus ou non qui nous emberlificotent. Et c'est là que l'on perçoit la subtilité des textes : ce serait bateau de dire qu'elle saisit remarquablement la complexité psychologique de ses personnages. Il y a autre chose, la subtilité avec laquelle elle amène ses lecteurs à participer, à deviner peu à peu les fils, à les suivre et les démêler.
Un Nobel mérité alors ? Oui, sans doute, d'autant que la réputation d'Alice Munro est internationale, comme en atteste la dizaine de titres publiés en traduction française. Mais tant qu'à choisir un auteur canadien, et une femme, pourquoi pas Margaret Atwood, voix autrement diverse et à mon sens plus puissante. |