Anders als die bekannte Vermessung der Welt ist dieser Text des jungen Autors Daniel Kehlmann weder mit Literaturpreisen überhäuft noch zum Muss im akademischen Smalltalk geworden, und zwar aus gutem Grund. Mit Witz und Ironie dekonstruiert er genüsslich alle pseudointellektuellen Gespräche, die der Code auf so genannten Kulturevents verlangt. „Wagreiner…, den müsse man aber kennen! Der male jetzt nur noch mit Milch und essbaren Substanzen. Warum, fragte ich. Er nickte, die Frage war ihm willkommen: wegen Nietzsche.“ Erfrischend ist nicht nur die Distanziertheit, mit der jede Beobachtung des Erzählers die Kunstindustrie und die Skrupellosigkeit ihrer Mitglieder karikiert, sondern auch die leise Selbstkritik, die in jedem dieser Sätze mitschwingt. Ein passender Roman für den Start in den literarischen Herbst! Sabine Hackbarth Französische Übersetzung: Moi et Kaminski, übersetzt von Nicole Casanova, Actes Sud 2004. |
Sebastian Zöllner, diplômé en histoire de l’art, vivote au gré des commandes comme beaucoup de précaires qualifiés, à Berlin comme ailleurs. Il rédige des articles et des critiques, tout en essayant, par de subtiles réflexions glissées aux rédacteurs en chef de grandes revues d’art, de leur taper dans l’œil et de se faire un nom dans la sphère artistique. Vis-à-vis de ses concurrents, qui pourraient bien se révéler plus rapides, meilleurs que lui, ou mieux réussir, son angoisse ne connaît qu’un seul remède : une confiance en soi apparemment inébranlable. Cette jeune femme, qui quitte son compartiment de train après qu’il l’a fixée pendant de longues minutes, certainement l’attend-elle dans le wagon-restaurant, espérant plus de leur rencontre ; les participants à cette soirée à laquelle il s’invite, tonitruant, sont naturellement sous le charme de ses anecdotes croustillantes ; et le coup fumant qui lui apportera la gloire tant espérée est évidemment tout proche ! La biographie d’un artiste négligé à tort devrait ainsi lui ouvrir les portes de l’Olympe artistique et sauver ses finances moribondes. C’est pourquoi il choisit pour son coup d’éclat le vieux Manuel Kaminski, en son temps admiré par Picasso et Matisse. Malheureusement, la fille de l’artiste contrecarre ses recherches. Pour épargner le peintre, sénile et apparemment devenu aveugle, elle exige de Zöllner qu’il n’interroge qu’elle-même sur la vie de Kaminski, et qu’il évite le contact direct avec celui-ci. Zöllner voit déjà ses plans sur la comète en danger, lorsque s’offre subitement l’occasion pour les deux hommes de fuir la surveillance de la fille. Débute alors une errance pleine de rebondissements et de surprises, dont l’issue ne déboussolera pas seulement Zöllner…
Traduction française : Moi et Kaminski, traduit par Nicole Casanova, Actes Sud 2004.
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Sabine Hackbarth est lectrice de langue et littérature allemandes à l'ULg et traductrice d'oeuvres philosophiques. Ses principales recherches portent sur la théorie de la culture et la littérature allemande.
Bruno Dupont est chercheur en langue et littérature allemandes modernes. Ses recherches doctorales portent sur la représentation de l’ordinateur ainsi que des nouvelles technologies et médias dans la littérature allemande contemporaine.