Dans ce dossier, publié à l’occasion de la sortie en salle de La Vie d’Adèle: chapitres 1 et 2, nous avons voulu saisir l’occasion de penser, que proposent les films de Kechiche, en évitant les alternatives qu’impose l’identification du travail critique à un travail de jugement.
Les textes, hétérogènes, soutiennent parfois des lectures contradictoires du cinéma d’Abdellatif Kechiche. Mais ils se fondent sur une même volonté qui les réunit : dégager ce qu’un film (ou un ensemble de films) donne à penser, par-delà les appréciations subjectives du goût ou du dégoût qu’il inspire au spectateur, et par-delà les appréciations objectives, ou pseudo-objectives, sur sa qualité cinématographique et sa place dans l’histoire de l’art. En ce sens, ce dossier ne s'inscrit pas dans ce qui constitue, aujourd’hui, la veine dominante de la critique de cinéma – et plus largement de la critique culturelle –, auquel La Vie d’Adèle a été tout particulièrement soumise.
On a assez dit que Kechiche est un obsessionnel. Disons qu’à nos yeux, son mérite est de nous rendre obsessionnels : il y a quelque chose à chercher et à penser dans son cinéma, plus profond que le plaisir et le déplaisir qu’on en retire, ou que la valeur qu’on y attribue. Les textes qui suivent tentent de déplier ces obsessions.
- Mais pourquoi la «Vie» d’Adèle ?
par Maud Hagelstein et Antoine Janvier- Au-delà du constat. L’Esquive et La Vie d’Adèle d’Adellatif Kechiche
par Jeremy Hamers- « Sois sauvage, fais semblant ». La Vénus noire d’Abdellatif Kechiche
par Maud Hagelstein- Le cinéma, à la fin. Kechiche à quitte ou double
par Grégory Cormann- La vie d’Adèle, instantanée
par Catherine Lemaire