Theodor Fontane, Effi Briest

effieffiTheodor Fontane a vécu de 1819 à 1898. Effi Briest (1895) est un roman d’une richesse toute particulière qui comme toute bonne œuvre littéraire se refuse à un résumé de quelques lignes… L’héroine Effi, une jeune femme de la noblesse prussienne, est mariée au Baron von Instetten, nettement plus âgé qu’elle. La différence d’âge et de sensibilité font en sorte qu’Effi est attirée par le charmant Majeur Crampas : elle commet l’impardonnable dans une société rythmée par l’hypocrisie et les conventions peu favorables aux « femmes adultères ». Effi et Crampas seront tous les deux sacrifiés sur l’autel de « l’honneur » que son mari, attaché aux valeurs presque révolues de la noblesse, ré-établira. Fontane dessine le sort d’Effi avec beaucoup de sensibilité, dans un style langagier d’une grande beauté. Les dialogues entre personnages me font penser à l’art d’une Jane Austen : une simple réplique parvient à démasquer les vanités et motivations humaines. L’auteur crée une atmosphère particulière où « l’inquiétant » (das Unheimliche / the uncanny) joue un rôle important. Le bien connu critique littéraire Marcel Reich-Ranicki nous explique « qu’entre les Affinités électives (1809) et Les Buddenbrooks (1901), il ne perçoit pas de roman plus beau et plus important qu’ Effi Briest (Fragen Sie Reich-Ranicki, « Wie bedeutend war Theodor Fontane ? », Frankfurter Allgemeine. Feuilleton, 02.05.2007). Certes, il s’agit d’une déclaration contestable, mais elle souligne néanmoins l’importance de l’œuvre.

Françoise Carl
(Ouvrage recommandé également par Christin Gensel)
Juin 2013

Theodor Fontane, Effi Briest, Insel Verlag Gmbh, 2011
Il existe une traduction d’Effi Briest dans la « Collection L'Imaginaire » (n° 436)  de  Gallimard (ISBN : 9782070762132).

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