Cesare, de Fuyumi Soryo, partage avec l'œuvre de Kaoru Mori deux qualités indéniables : un dessin impeccable et un grand souci de véracité historique. La série, qui se penche sur la figure mythique de Cesare Borgia, est d'ailleurs recommandée par le magazine Historia, gage d'une certaine fiabilité. Plus versatile que Mori, Soryo s'est auparavant illustrée avec des récits teintés de science-fiction (Mars, Eternal Sabbath ES) et il s'agit ici de sa première incursion, réussie, dans le genre du manga historique.
Elle brosse avec brio l'ascension du jeune Borgia lors de son séjour d'études à Parme mais aussi tout le contexte socio-politique de l'époque : puissance croissante de Florence, luttes intestines au siège de la papauté, émergence de Savonarole... Pour rendre le propos moins indigeste, elle a choisi de suivre un personnage secondaire imaginaire et les scènes d'action sont nombreuses, de manière à animer le récit.
Son dessin, parfois qualifié de froid, est plus fin que celui de Mori, plus dépouillé aussi. Elles sont cependant toutes deux suffisamment proches du traitement à l'occidentale pour pouvoir séduire un public que rebutent a priori les codes stylistiques du manga, en particulier du shojo (manga destiné à un public féminin).
Voilà de quoi s'amuser sans « bronzer idiot » près de la piscine cet été !Édith Culot
Juin 2013
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