Un autre classique de Shakespeare sera à l’honneur au mois de janvier : Hamlet, revu et corrigé par Michel Dezoteux. Premier volet (avec L’Art Brut et Macbeth) d’une «trifolie», cette adaptation explore la thématique de la folie humaine, chère au metteur en scène belge. Faisant le pari d’une coupe drastique dans la pièce originale, il conserve néanmoins ces touches d’humour qui émaillent le tragique shakespearien — brillamment incarné dans l’Hamlet du comédien Karim Barras.
Le 24 janvier, le De Anima de Virgilio Sieni marque le coup d’envoi du Festival Pays de Danses. En donnant vie aux Arlequins de Picasso, le chorégraphe italien — fraîchement nommé directeur de la Biennale de Venise de 2015 — interroge l’origine du mouvement. Prolongeant les collaborations déjà nouées lors des éditions précédentes, le Festival empruntera, d’après le directeur de la programmation Pierre Thys, des voies encore peu fréquentées. Alors que l’affiche complète ne sera disponible qu’en décembre 2013, quelques noms mettent déjà l’eau à la bouche du public : José Montalvo, Michèle Noiret, Claudio Bernardo, ou encore Maria Clara Villa Lobos.
Galin Stoev, qui avait remporté un franc succès l’an dernier avec Danse «Delhi» revient pour la cinquième fois sur les planches liégeoises avec Liliom. L’œuvre, de la plume de Ferenc Molnár, évoque l’histoire d’amour entre Julie et Liliom, bonimenteur de foire reconverti en braqueur. Après avoir mis fin à ses jours pour échapper à la police, ce dernier obtient le droit de revenir une journée parmi les vivants, afin de rencontrer son enfant.
L’affiche comporte également le troisième volet de la trilogie Smatch, dirigée par Dominique Roodthooft. Elle aborde cette fois la question du pouvoir sous l’angle de la biologie et de l’anatomie, mettant en perspective le fonctionnement interne du corps et celui de la société ; cette œuvre sera l’occasion de retrouver sur scène Vinciane Despret et Vincent Geenen, tous deux enseignants-chercheurs à l’ULg.
En s’appropriant Les morts qui touchent d’Alexandre Koutchevksy, le metteur en scène Jean Boillot dépeint le sentiment particulier qui accompagne la perte d’un proche. À travers la mort de deux personnages aux parcours radicalement différents, le directeur du Théâtre de Thionville signe un spectacle musical qui restitue délicatement l’ambivalence du deuil, entre ressenti personnel et douleur partagée.
Le programme enchaîne avec le Gala des Amis du Théâtre, au cours duquel Michel Kacenelenbogen présentera La Vie devant soi, de Roman Gary. Cette œuvre, couronnée du prix Goncourt, raconte la relation profonde qui se construit entre Madame Rosa et le jeune Momo, un des enfants de sa «pension sans famille pour les gosses qui nés de travers».
Pour la première fois, la metteur en scène Martine Wijckaert investira le théâtre liégeois avec sa Trilogie de l’enfer. Trois voix — celle de la mère disparue et celles de la fille, tour à tour adulte et enfant — se relayent pour incarner cette œuvre poétique, véritable questionnement sur la transmission et les liens intergénérationnels.
Habitué de la scène liégeoise et déjà invité à l’ULg, le metteur en scène Krzysztof Warlikowski — qui sera présent cet été à Avignon — revient cette année avec le Kabaret Warszawski. Avec en filigrane une peur et une tension permanente, cette œuvre esquisse deux périodes troublées de l’Histoire contemporaine : l’Allemagne sous la République de Weimar et l’après 11-septembre à New York.
Découverte lors du projet «Corps de textes», il y a deux ans, Une lettre à Cassandre de Pedro Eiras est une œuvre dense, qui se cristallise autour d’une lettre d’un jeune soldat à sa bien-aimée ; à l’instar de la prophétesse antique, elle entrevoit la sombre réalité au-delà de l’espérance portée par les mots. Par la sobriété de sa mise en scène, David Strosberg laisse une place de choix à l’épanouissement des sentiments des deux protagonistes.
Au mois d’avril, le public retrouvera Federico García Lorca à travers La Maison de Bernarda Alba, mise en scène par la luxembourgeoise Carole Lorang. Avec pour toile de fond l’intemporelle Andalousie, la veuve Bernarda Alba dirige d’une poigne de fer les femmes de sa famille ; la rébellion de la benjamine distille une réflexion sur la cohabitation entre les traditions ancestrales et les libertés de la société moderne.
Orchestrée par Rosario Marmol Perez, Les Bonnes Intentions est une œuvre signée Cathy Min Jung. Seule en scène, cette jeune artiste coréenne retrace son adoption au sein d’une famille belge ; elle évoque cette aventure qui, loin d’être anodine, ne se conclut pas toujours par une réussite. Un parcours intime et réaliste, qui avait fait une incursion remarquée sur la scène du Théâtre de Poche, en 2012.
Il avait ravi le public liégeois en 2009 avec La Dame de chez Maxime : Jean-François Sivadier est de retour avec un classique du théâtre français, Le misanthrope de Molière. Le metteur en scène français épingle avec humour et sincérité les péripéties du personnage extrême qu’est Alceste, partagé entre sa haine du monde et sa passion pour la superficielle Célimène.
Enfin, l’affiche ne se cantonne pas aux nouvelles planches du Théâtre de Liège : plusieurs spectacles seront à découvrir dans différentes de l’Eurégio. Côté théâtre, le programme propose Les Zakouskis érotiks (par le TOF Théâtre, à Eupen), ainsi que deux œuvres interprétées par le Toneelgroep Amsterdam, à Maastricht : La mouette (dirigée par Thomas Ostermeier) et La mort de Danton (par Johan Simons). Le programme fait également la part belle à la danse, avec Orphée et Eurydice (par Frédéric Flamant, Hans Op de Beeck et le Ballet National de Marseille, à Hasselt), le Festival Schrit_tmacher (à Aachen), ainsi qu’un spectacle du Nederlands Dans Theater II (à Hasselt). Enfin, il faut évoquer la très attendue Anne Teresa de Keersmaeker, qui évoluera sur scène dans Vortex Temporum. Basée sur l’œuvre du compositeur Gérard Grisey, elle signe une très belle chorégraphie avec la compagnie Rosas, mettant à l’honneur la symbiose entre danseurs et musiciens.


À gauche : Orphée et Eurydice ©Pipitone - À droite : Vortex temporum ©Rosas
Entre une infrastructure entièrement renouvelée et un programme engageant, le Théâtre de la Place écrira dès le mois d’octobre une nouvelle page de son histoire... Pour le plus grand plaisir de son public.
Julie Delbouille
Juin 2013
Julie Delbouille est étudiante en 2e master de médiation culturelle.
Réservations et informations
Jusqu’au 5 juillet 2013 : Place de l’Yser, 4020 Liège - Tél. 04 342 00 00 - billetterie@theatredelaplace.be
Ouverture du lundi au vendredi de 13:00 à 18:00
À partir du 26 août 2013 : Place du 20-Août, 4000 Liège - Tél. 04 342 00 00 - billetterie@theatredeliege.be
Ouverture Du mardi au samedi, ainsi que les jours de représentation, de 13:00 à 18:00- Le dimanche : de 13:00 à 16:00
Retrouvez la programmation sur le site du Théâtre de Liège www.theatredeliege.be
Si vous êtes membre de l'ULg, cliquez ici (NB: vous devez vous identifier)
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