Rassemblant des nouvelles écrites durant les années 1950-1960, ce recueil offre onze variations sur la solitude telle qu’elle se manifeste dans la middle class américaine. La traduction excellente de Jean Rosenthal rend grâce à la prose ciselée de Yates, qui parvient à saisir et mettre en lumière les multitudes de petits échecs vécus par ses contemporains : des mensonges de l’enfant désireux de s’intégrer dans sa nouvelle classe à la quarantaine du malade, en passant par l’errance de l’employé licencié, chaque récit est construit avec un remarquable sens du détail et de la nuance, sans jamais verser dans la complaisance mais en faisant preuve d’une ironie fine, qui fait osciller le texte entre le rire jaune et l’humour noir. Un très grand recueil.
Denis Saint-Amand
Juin 2013
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