Cet été, le festival royal de théâtre de Spa accueille au sein de sa programmation L’amant jaloux de André-Modeste Grétry.
Cet opéra-comique écrit en 1778 pour Versailles raconte l’histoire d’un jeune homme, Don Alonze, qui s’éprend d’une jeune veuve du nom de Léonore. Malheureusement, dans sa quête amoureuse, ce jeune Espagnol à la jalousie maladive rencontrera plus d’un adversaire. Il doit tout d’abord faire face au père de la jeune fille qui compte bien garder la mainmise sur l’héritage du défunt mari. Ensuite, un deuxième homme, le chevalier Florival, grand séducteur de réputation, est aussi épris de Léonore. Mais ce Don Juan a été très mal renseigné. La jeune fille dont Florival est épris n’est en fait autre que la sœur de Don Alonze qui lui avait été présentée sous le nom de Léonore.
Ce petit synopsis montre déjà tout le comique de la situation et comment le livret s’appuie sur les quiproquos pour créer l’action. Tout cela amène des duels et du remue-ménage en tout genre sur la scène, tandis que la musique et les joutes verbales viennent rythmer la fable. Rythme imposé par un ensemble de dix musiciens et les six chanteurs-comédiens. Éléments clés s’il en est, puisque, selon les Mémoires secrets de Bachaumont, L’amant Jaloux s’est souvent distingué au cours de l’histoire par la qualité de ses poèmes et de sa musique.
Cette adaptation de L’amant Jaloux est mise en scène par Armand Delcampe. Habitué des grandes pièces, il s’attaque une fois encore à un ouvrage porté à la fois par son intrigue et par le travail de sa forme. L’amant jaloux est un opéra-comique en trois actes, basé sur un livret de Thomas Hèle et réalisé ainsi qu’interprété en musique de chambre. Il est élaboré sur le schéma d’une succession d’ariettes, c’est-à-dire d’airs musicaux légers, et sur des airs et ensembles vocaux qui alternent avec des passages joués. Les airs joués sont travaillés selon une tournure qui leur est propre et en rapport avec l’origine de leurs personnages. Par exemple, la nationalité française de Florival est évoquée dans ses chansons par le rythme de La gloire vous appelle, et celle de l’espagnol Lopez se base sur le rythme de Folies d’Espagne.
En réalisant et en programmant cet opéra, le metteur en scène Armand Delcampe et le Festival de Spa marquent leur désir de rendre hommage à cette figure culturelle liégeoise qu’était Grétry, dont le milieu théâtral commémore actuellement le bicentenaire de la disparition. Le premier soir de représentation marquera l’ouverture du festival et le second sera précédé de l’intervention de Patrick Dheur, musicien, compositeur et responsable du Musée Grétry en Outremeuse à Liège ainsi que chargé de mission auprès de la Ville de Liège pour l'«Année Grétry».
Sur un livret original de : Thomas d’Hèle,
Mise en scène et dramaturgie : Armand Delcampe,
Adaptation et direction musicale : Bernard Delire,
Avec Pauline Claes, Geoffrey Degives, Xavier Flabat, Rita Matos Alves, Aurélie Moreels, Marco Zelaya, le Quatuor à cordes Alfama, l’Ensemble à vents Quartz, Yuko Fujikura (à la mandoline), Natacha Save (à la contrebasse)
Une production du Festival Musical de Lasne, de l’Atelier Théâtre Jean Vilar et du Festival Royal de Théâtre de Spa. Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Maureen Dervaux
Juin 2013
Maureen Dervaux est étudiante en 2e année de master en Arts du spectacle, finalité Spectacles et images numériques.
Présentation vidéo sur youtube
Source : http://www.lasnefestival.com/gala1.htm