Quai d'Orsay est une bande dessinée dont le scénariste, ici sous le pseudonyme d'Abel Lanzac, a rédigé certains des discours d'un grand Ministre de République française… « Grand », dans tous les sens du terme : encombrant, grandiloquent, charismatique, exubérant, etc. Dans une alliance particulièrement réussie avec un dessinateur de grand talent, Christophe Blain, cet ancien cabinetard raconte sa vie de plumitif de ce grand Ministre et montre la fabrique de la politique étrangère d'un pays comme la France. Le récit est hilarant, mais alors-là absolument hilarant. Le trait est vif et incisif, et nous décrit d'un trait de plume, tantôt les affres du pauvre rédacteur de discours, sommé de revoir sa copie encore et toujours, et tantôt les contingences, les aléas et les fluctuations qui marquent en fait l'art diplomatique. Les personnages dépeints sont d'une grande justesse, leurs caractères sont très marqués en dépit d’une vraie économie de moyens, et ils nous sont toujours rendus sympathiques, tellement humains. Le récit cultive un ton et un rythme qui sont ceux de l'ellipse, et on voit ainsi dépeintes à grandes enjambées les coulisses de décisions aussi capitales que celle, pour la France, de ne pas intervenir en Irak. Tout en finesse, mais vraiment drolatique. François Thoreau Abel Lanzac et Christophe Blain, Quai d'Orsay, tomes 1 et 2, Dargaud |
![]() |
![]() |
Retour à la liste des bandes dessinées
Retour aux Lectures pour l'été 2013