Régis Jauffret - Microfictions

microfictionsBien avant 50 nuances de grey, Jauffret avait décliné, lui, 500 nuances de noir, de très noir. 500 nouvelles de 2 pages tout au plus, qu’on grignote comme des pralines amères, très amères, avec le plaisir et l’avidité coupables de l’excès. Car ramenées à leur quintessence, ces fictions révèlent bien tout l’excès du réel. Souvent ancrées dans le quotidien le plus banal, les nouvelles montrent en accéléré l’irruption de la violence la plus sourde, celle qui, mue par le désespoir, conduit l’homme aux limites de son humanité.

On reste bluffé par la prolifération proprement hallucinante de ces récits, qui donnent aussi la mesure du pouvoir qu’a la littérature de créer des mondes, de faire parler des voix. Si vous hésitez sur quel polar choisir pour la plage, n’hésitez plus : prenez Microfictions, et vous en aurez quelques centaines en un volume avec, en prime, dans ce flot de noirceur, quelques trouées lumineuses.

François Provenzano
Juin 2013

Microfictions, Régis Jauffret, Paris, Gallimard, 2007

Lire aussi Régis Jauffret, du récit noir fragmenté à la correspondance impossible

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