Jonathan Littell - Les Bienveillantes

bienveillantesCe livre est d’abord le souvenir d’un mois d’août à Paris, de la pile d’exemplaires de ce livre dans une librairie près de la rue Monge, et du témoignage passionné d’un libraire qui ne s’était pas encore remis de la lecture des Bienveillantes. Ce sont ensuite cinq jours entiers consacrés, de parc en parc et de terrasse en terrasse, à la lecture dévorante de ce roman de près de 900 pages qui relate les mémoires fictives de Maximilien Aue, officier SS ayant participé aux massacres des populations juives à travers l’Europe, depuis le Front de l’Est en 1941 jusqu’à la chute de Berlin en 1945.

On ne sort pas indemne de la lecture d’un tel ouvrage écrit par un débutant (Jonathan Littell) avec une maestria digne des plus grands et une justesse de documentation sans faille, ce qui sera reconnu par Claude Lanzmann, par ailleurs assez critique vis-à-vis de l’effroi suscité par une banalisation du mal décrite avec sérénité. Jorge Semprun écrira aussi qu’il a été béat d’admiration devant ce livre et que, pour les générations futures, la référence pour l’extermination des Juifs en Europe, ce sera le livre de Littell.

À l’automne suivant cet été parisien, Les Bienveillantes obtient le Grand Prix de l’Académie française puis le prix Goncourt.

Vincent Geenen
Juin 2013

Les Bienveillantes, Jonathan Littell, Éd. Gallimard, 2008

<   Précédent   I    Suivant   >

Retour à la liste des romans
Retour aux Lectures pour l'été 2013