Publié aux éditions 13e Note, Putain d’Olivia est le premier volet des aventures de Max Zajack, antihéros charismatique et double fictionnel de Mark SaFranko. Récit d’amours passionnelles et torturantes rappelant volontiers le Philippe Djian de 37°2 le matin, il met Zajack aux prises avec une naïade cyclothymique, aussi pleine de vie que tarée. Le texte offre également une reprise efficace de la figuration de l’écrivain maudit forcé de subsister par des petits boulots miséreux, en marge d’une institution en laquelle il ne croit pas plus qu’elle ne croit en lui. À la fois dur, émouvant et hilarant, ce roman est fréquemment inscrit par la critique dans la lignée des grands textes d’Henry Miller. Mais SaFranko, au vrai, va plus loin et les aventures de Zajack (après Putain d’Olivia, il faudra encore dévorer Dieu bénisse l’Amérique, Confessions d’un loser, et Travaux forcés, tous parus chez 13e Note) sont aussi le portrait d’une Amérique puritaine et hypocrite, qui, sans jamais cesser de se proclamer « Pays de la liberté », se donne avant tout à voir comme une immense prison idéologique de laquelle il est difficile de s’évader.
Denis Saint-Amand
Juin 2013
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