Demain Berlin n’est pas un roman parfait : certains personnages sont moins aboutis que d’autres, les passages diaristes ne parviennent pas à faire oublier leur artificialité et la philosophie du glandeur qui s’y déploie peut rappeler le je-m’en-foutisme cynique d’un Orelsan. Mais, malgré – ou grâce à – tout cela, c’est un véritable roman générationnel, solide et sensible, sur l’errance et les bricolages trajectoriels post-adolescents de ceux qui sont nés dans les années 1980. Sur les fêtes berlinoises au Berghain ou au Golden Gate, sur les lendemains difficiles et sur « cette fille tatouée qui pourrait être jolie si elle ne mâchait pas l’air qui encombre sa mâchoire ». Le tout porté par un style efficace, souvent direct, parfois enlevé sans être jamais maniéré. Et cela doit, naturellement, se lire en écoutant un disque de techno minimale.
Denis Saint-Amand
Juin 2013
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