« Quand on a mis tant d’énergie et de désir, tant de patience et tant de réflexions dans la préparation de son œuvre, on peut exiger après soi d’être longuement et studieusement regardé. L’heure viendra de ce regard pieux. » Au moment où il écrivait ces lignes, Paul Valéry se doutait sans doute fort peu de la partie immergée qui sous-tendait le pic apparent de l’œuvre de son ami Pierre Louÿs, le plus éminent pornographe qu’ait engendré la période fin-de-siècle. Grâce au volume paru dans la collection Bouquins, un accès privilégié à cet Enfer issu du cerveau d’un seul homme nous est enfin offert. Les prudes feraient mieux de s’abstenir : la débauche la plus sordide est au rendez-vous, que vient décupler une espèce de fureur maniaque. Mais dans quelle langue diamantine dégoulinent les sucs de ces extases !
Frédéric Saenen
Juin 2013
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