La nouvelle est un genre trop peu reconnu aujourd’hui, que David Thomas maitrise dans sa forme la plus brève. La patience des buffles sous la pluie (2011) est un recueil composé de 69 petits textes, autant d’instantanés, de « photos littéraires » qui ne pourront laisser le lecteur indifférent. L’écriture y est à la fois cynique et sincère, drôle et poétique, à l’image du titre. Ces histoires très courtes mais denses abordent des thèmes comme la vie de couple, le sexe, le temps qui passe, l’écriture, l’identité — le hasard d’être qui l’on est — ou encore la mort, d’une façon peut-être pas neuve mais authentique, sans détours ni contrefaçons. Entre apprendre à enfiler son slip de façon sexy, et écrire des romans d’une phrase ; entre des titres tels que « La splendeur de l’ennui » ou « Aux vivants le droit de vivre », David Thomas manie la plume avec ironie et beaucoup d’humour.
Les nouvelles qui composent ce recueil sont des petits flashs de vie brute, une vie dans laquelle il faut parfois s’armer de patience tels « ces buffles dans ces plaines africaines qui, lorsque l’orage s’abat sur la savane, se maintiennent solidement sur leurs quatre pattes, baissent la tête et attendent, immobiles, que cesse la pluie. » (Thomas 2011 : 76)
Antoine Dechêne
Juin 2013
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