Dépaysements, senteurs sucrées, odeurs poivrées, passions des plantes et des conquêtes de nouveaux mondes au péril de sa vie… Christophe Colomb, Charles Plumier, de Bougainville… rencontrez ces chasseurs de plantes à l’Observatoire du Monde des Plantes de Liège !
La mobilité des plantes commença très tôt dans l’Histoire. Au néolithique, déjà, les plantes utiles à l’Homme furent emmenées avec lui lors de ses déplacements. Ces voyages de plantes prirent, plus tard, une dimension commerciale. Plusieurs siècles avant l’ère chrétienne, les Assyriens contrôlaient le commerce de certaines épices telles que le poivre, la cannelle ou le gingembre qu’ils faisaient venir d’Asie par caravanes. Une route maritime existait entre l’Inde et l’Égypte, d’où les épices, extrêmement chères et très prisées, étaient acheminées vers le monde méditerranéen. Outre leur rareté, cette valeur s’expliquait par la difficulté et les périls engendrés par leur long transport.
De même, certains arbres fruitiers, tels que les orangers (Citrus spp) et les abricotiers (Prunus armeniaca), furent introduits dans le bassin méditerranéen, en Perse et en Mésopotamie, plusieurs siècles avant l’ère chrétienne à partir de Chine et du Moyen-Orient à l’initiative des Phéniciens, des Grecs puis des Romains.
Au 9e siècle, les Arabes contrôlaient les échanges commerciaux de l’Atlantique à l’Asie. À la fin du 11e siècle, ce sont les flottes génoises et vénitiennes qui assurèrent les échanges et les transports maritimes via des intermédiaires arabes, indiens ou perses. Elles importèrent la plupart des aromates et des épices en Europe de l’ouest. Au 13e et au 14e siècle, on y trouvait notamment du gingembre (Zingiber officinale), du poivre (Piper nigrum), du safran (Crocus sativus), des clous de girofle (Syzygium aromaticum), de la muscade (Myristica fragrans) et de la cannelle (Cinnamomum verum). Au 15e siècle, Venise détenait l’exclusivité du commerce maritime des épices vers les ports des Flandres, d’Espagne, du Moyen-Orient et de l’Angleterre. Ce qui incita les puissances occidentales à trouver d’autres solutions pour s’en procurer…
L’exposition
Dès le néolithique, les plantes utiles à l’homme furent cultivées et emmenées avec lui lors de ses déplacements à travers les continents et les mers. Ces voyages de plantes, suscités par les besoins des hommes qui migraient vers des terres inconnues, ont rapidement pris une dimension commerciale avec la course aux épices. Ce fut le début d’une longue série d’expéditions, de luttes et de rivalités qui furent source de découvertes et de progrès. Du 15e au 18e siècle, la recherche d’épices par les Occidentaux produisit un véritable bouleversement dans leur connaissance du monde. Des aventuriers se lancèrent à la conquête du monde marin encore très peu connu. Ainsi, au 16e siècle, débutèrent les transports de plantes d’un continent à l’autre à travers les océans. De nombreuses plantes furent ramenées en Europe en provenance du monde entier. C’est alors que les jardins botaniques naquirent, permettant de réunir en un même lieu les nouvelles espèces sans cesse découvertes. Pour les sociétés européennes des 17e et 18e siècles, et plus tard pour l’Europe de l’ère industrielle et des colonies du 19e siècle, les raisons de la recherche de plantes nouvelles et leur introduction en Europe furent multiples, que ce soit notamment pour enrichir la connaissance botanique ou pour développer la pharmacopée et la médecine. Certains explorateurs et navigateurs ont ainsi grandement brillé et continuent de susciter notre admiration quant aux fabuleuses découvertes qu’ils réalisèrent : Hernan Cortez contribua à enrichir notre vie de chocolat, les découvertes du Père Plumier ne cessent de décorer nos balcons et parterres, De Bougainville et Von Humboldt nous font rêver de voyage et d’aventures…
Ce sont ces grands explorateurs et leurs trésors végétaux que nous vous ferons découvrir, parmi d’autres, à l’Observatoire du Monde des Plantes, lors de notre exposition, qui a été réalisée sous la direction artistique de Giovanni Biasiolo et en partenariat avec le COF, Alternatives-Formations, École d’Horticulture de la Ville de Liège et le Club amateur wallon d’orchidées (CAWO).
Programme des conférences, ateliers, films
Pendant la durée de cette exposition, des semaines et week-ends thématiques seront organisés sur différents sujets (chocolat, vanille,…). Des conférences (sucre, thé,…), des activités tout public (la botanique en pratique), des films sur le sujet ainsi que des visites guidées seront également au programme.
Sophie Pittoors
Avril 2013
Sophie Pittoors est collaboratrice scientifique aux Espace botaniques de l'Université de Liège.
Explorateurs botanistes: les chasseurs d’espèces sur terre et sur mer du 26/04/13 au 30/04/14
Observatoire du Monde des Plantes
Chemin de la Ferme 1
Sart Tilman
4000 Liège
Tél : 04/366 42 70- 04/242 77 22
Parking P76 et P77
Mercredi : 13h-16h
Vendredi, Samedi et dimanche : 10h -18h
À ne pas manquer : Semaine du chocolat du 7 au 13 octobre 2013 !