Moteurs, ça roule

Vapeur - Machine à vapeur400À la maison de la Métallurgie et de l’industrie de Liège, on s'intéresse aux moteurs. À Vapeur, à combustion interne ou électriques, l’exposition retrace leur histoire, mais s’interroge aussi sur l’avenir de ce dispositif mécanique.

On pense souvent que le moteur à vapeur a disparu au profit de celui à combustion interne ou encore que la voiture électrique est une nouveauté révolutionnaire. Non, ils ne se remplacent pas l’un l’autre, aucune logique chronologie n’intervient ici.  À l’époque, la voiture à essence s’est imposée en raison de sa légèreté et son énergie peu coûteuse. L’électrique quant à elle posait à l’époque des problèmes liés aux batteries. En partant de principes techniques, l’exposition se charge d’expliquer comment tel moteur a été utilisé à telle époque précise. Le public pourra même observer concrètement ce qui se trouve sous le capot. En effet, une école de mécanique, en partenariat avec le musée, a démonté tout un moteur. Certaines pièces sont d’ailleurs manipulables.

Concrètement, en circulant parmi les moteurs fixes exposés en permanence, le public traversera trois salles. Elles mettent en avant les énergies de l’époque et le type de moteur correspondant : d'abord la vapeur, puis le gaz et le pétrole, et enfin l’électricité. De plus, l’exposition est organisée en trois parties thématiques. Ainsi, on voit la révolution industrielle en même temps que le développement des réseaux entre villes. La disparition des artisans et petits ateliers au profit des grandes chaînes nationales sera illustrée dans la partie consommation. Enfin, on s'intéressera plus précisément à l'histoire liégeoise. Tout cela est constamment en lien avec les quatre voies de transport : l’eau, les rails, la route et l’air, qu'il est impossible de séparer totalement puisque tout est interconnecté.

Le contenu théorique des panneaux est parfaitement illustré grâce aux différentes vitrines, maquettes et autres nombreux objets exposés. Il faut voir notamment une maquette de la darse couverte du port de Liège, ou du paquebot Prince Baudoin, le plus rapide de son époque. Des photos permettent également une vision comparative des différentes époques, comme les ateliers Imperia de l’entre-deux-guerres mis en parallèle avec les  techniques d’assemblage d’Ader des années 1950.

MMIL

 

Les moteurs, base de l’industrialisation

Organiser une exposition entièrement consacrée aux moteurs peut paraître risqué. Pourtant, leur importance n’est pas à négliger. Alors, pourquoi parler des moteurs ? Pour le rôle qu’ils tiennent dans l’industrialisation évidemment, mais aussi leur implication à venir. En effet, selon Robert Halleux, Président du Centre d'Histoire des Sciences et des Techniques (CHST) à l'ULg, « on entend dire que la Wallonie se désindustrialise, mais au contraire, il se produit une nouvelle industrialisation fondée sur de nouvelles technologies ». Il explique que la mécanique dont les moteurs font partie est une technologie clé sur laquelle se construit notre avenir. La société actuelle se trouve probablement à la veille d’une révolution industrielle. « Celle-ci est pour le moment balbutiante, mais elle amènera des moteurs d’une nouvelle nature ». Ils utiliseront, eux, les énergies renouvelables. Ils font partie du pôle de compétitivité concernant les énergies vertes.

En parallèle à ces questions d’avenir, il ne faut pas oublier l’implication passée des Liégeois dans l’industrialisation. La mécanique en Cité ardente n’est pas née de rien. Les Liégeois ont créé et inventé, ils étaient reconnus comme experts dans leur domaine. On en a un bel exemple avec la machine de Marly au 17e siècle avec laquelle ils prouvent leur maîtrise de l’énergie hydraulique. Les motos de la Fabrique Nationale, avec les marques Saroléa et Gillet – appelées également « Les Demoiselles de Herstal » –, se sont aussi vendues dans le monde entier durant l’entre-deux-guerres. Mais cette production liégeoise est aujourd’hui du passé. « Aujourd’hui, le savoir-faire connaît une nouvelle mutation avec l’aéronautique ou le spatial ». En somme, la mécanique est à la fois très ancienne et très nouvelle, car elle s’inscrit dans un perpétuel renouvellement tout en intégrant les innovations.

« Moteur, ça roule » est donc une belle façon de mettre en valeur l’histoire liégeoise, mais aussi de s’intéresser à son futur. Comme le rappelle Robert Halleux : « Une exposition est un moyen de vulgarisation, de diffusion des connaissances comme le livre, le film et ce qui est important de faire comprendre aux gens, c’est que l’histoire n’est pas finie, le dernier mot n’est pas dit. Le savoir-faire se renouvelle sans arrêt. Si on veut renouer avec cet esprit d’inventivité, de créativité et d’entreprise, on a encore de beaux jours devant nous ».

 

Margaux Leroy
Avril 2013

 

crayongris2Margaux Leroy est étudiante en première année de master en arts et science de la communication.


 

 « Moteur, ça roule » à La Maison de la Métallurgie et de l’Industrie de Liège
Boulevard Raymond Poincaré 17 -  4020 Liege
Contacts : tél. 04 342 65 63, site http://www.mmil.be/
Voir aussi le site www.expomobilite.ulg.ac.be/fr/

Heures d’ouverture

  • Du lundi au vendredi : toute l’année de 9 à 17 h.
  • Samedi et dimanche : du 1 avril au 31 octobre de 14 à 18 h.
  • Fermé les jours fériés.
Un pass au prix ce 18 euros offre l’accès aux six expositions.