La mobilité animale dans tous ses états… de marche

Je bouge… donc je vis !

jebougeUn sujet qui illustre la richesse et la complexité d’un des grands défis de la Vie auquel tous les animaux doivent faire face : se déplacer.

Aborder la mobilité animale, vaste thème s’il en est, en quelques paragraphes ou même en une exposition, ne peut qu’apporter des éléments généraux, incomplets, simples, voire simplifiés, tant la diversité des espèces vivant sur Terre – on répertorie aujourd’hui plus de 1,5 million d’espèces animales – se traduit par une grande diversification des modes, techniques, moyens et adaptations de leur locomotion.

Une petite idée de la diversité ?

Levons les yeux vers le ciel pour rencontrer le vol de l’aigle ou de l’hirondelle, celui des insectes, certains planant, d’autres battant des ailles… mais aussi des chauves-souris, voire de certains poissons. Baissons la tête, et nous verrons ces animaux marchant à deux pattes, à quatre pattes, à six pattes, à huit pattes… à mille pattes. Ou encore le gibbon se balançant dans les arbres ou le gecko grimpant avec grande agilité. Plongeons dans le monde aquatique pour découvrir la nage des poissons, très différentes entre l’anguille et le requin. Mais n’oublions pas les baleines, les otaries, les étoiles de mer, les oursins…

La mobilité, une activité vitale pour l’espèce !

Tous les animaux consacrent une part importante de leur temps et de leur énergie à explorer leur environnement à la recherche active de nourriture, à fuir le danger et les prédateurs et à trouver un partenaire pour se reproduire. Trois activités essentielles dans la vie d’un animal, de la puce à la baleine, en passant par la truite, la cigogne ou l’araignée.

Des mouvements actifs !

Ces déplacements actifs sont assurés par la coordination complexe d’une véritable « machine automobile biologique » : muscles, squelettes, nerfs et molécules énergétiques nommées ATP. À souligner : un squelette est présent aussi bien chez les anémones de mer – il s’agit d’un hydrosquelette –, que chez les crevettes et d’autres arthropodes – c’est un exosquelette – que chez les vipères et autres vertébrés – on parle d’endosquelette. Au Muséum, l’îlot d’exposition « MUSCLES » exhibe une maquette géante interactive d’un muscle d’animal vertébré. Ainsi le visiteur se rendra compte de la complexité de la structure musculaire, y compris jusqu’au niveau cellulaire et moléculaire.

Des adaptations aux milieux !

Chaque espèce, chaque groupe d’espèces se sont adaptés à l’environnement dans lequel ils vivent. L’exposition est ainsi subdivisée en trois îlots reprenant des exemples des mobilités animales dans l’air, sur terre et dans l’eau, et les contraintes imposées par ces différents milieux.

Prenons l’air !

On sait que l’air est un milieu peu dense. Sa constitution chimique est par ailleurs rappelée par une maquette dès l’entrée de « l’îlot air » de l’exposition. Pour s’y déplacer, les animaux ont développé des surfaces portantes leur permettant de lutter contre la gravité et de se maintenir en l’air. Ils ont progressivement développé, à partir de leur morphologie propre, une grande surface alaire pour supporter leur poids et tirer profit des forces aérodynamiques. Certains animaux possèdent de véritables ailes leur permettant de voler tandis que d’autres augmentent, par différents moyens, leur surface corporelle afin de ralentir leur chute – le « parachute » – ou de planer.

Seuls trois groupes d’animaux actuels pratiquent un véritable vol battu : les insectes, les oiseaux et les chauves-souris. Chez les oiseaux, les membres antérieurs sont modifiés et couverts de plumes rigides pour former une aile. Une puissante musculature leur permet de battre des ailes. On constate que c’est l’ensemble du corps qui est adapté au vol par l’allègement des os, un système respiratoire plus efficace, des sens adaptés … Les insectes sont les seuls invertébrés à pratiquer le vol battu. Leurs ailes sont formées par des prolongements de la cuticule. Elles ne possèdent pas de musculature propre et sont activées par des muscles situés dans le thorax de l’animal. Pourtant, leurs mouvements sont incroyablement complexes et on commence seulement à en comprendre le fonctionnement. Les chauves-souris, quant à elles, sont les seuls mammifères exécutant le vol battu. Leur capacité de voler semble être un atout puisque, avec plus de 1100 espèces, elles représentent plus de 20 % des mammifères actuels. Différentes maquettes soulignent la convergence évolutive entre les ailes d’insectes, d’oiseaux et de chauve-souris : soumis à des contraintes similaires, ces groupes animaux ont évolué vers de semblables solutions.

ailesCes maquettes soulignent la convergence évolutive, l’analogie structurale entre les ailes d’insectes, d’oiseaux et de chauve-souris :
soumis à des contraintes similaires, ces groupes d'animaux ont évolué vers de semblables solutions.

Par contre, de nombreuses espèces, appartenant à différents taxons, pratiquent le vol plané : des araignées, des fourmis, des poissons tel l’exocet, mieux connu sous le nom de « poisson volant », des amphibiens tels les « dragons volants » ou le « gecko parachute », des oiseaux tels le vautour, des mammifères comme le galéopithèque dont le patagium – la membrane alaire – est fortement développé.

Un îlot d’exposition « AIR » à voir dans la salle de la Faune belge au Muséum où l’on pourra également découvrir un aquarium d’eau douce chaude abritant des poissons-papillons vivants originaires d’Afrique, véritables planeurs capables de glisser sur la surface de l’eau grâce à leurs grandes ailettes pectorales.


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