À terre !
Se maintenir sur terre nécessite d’avoir de l’équilibre et de soutenir son corps. S’y déplacer implique de créer des forces en s’appuyant sur le sol par la contraction des muscles. En appui sur ses membres, l’animal en alterne alors des mouvements rythmés qui le poussent vers l’avant. Certains animaux marchent sur deux membres – tous les oiseaux, l’espèce humaine et ses cousins, et même une espèce de poisson, le périophtalme ! Sans pour autant que leurs bipédies soient du même modèle fonctionnel.
L’éléphant est un animal digitigrade, c’est- à dire qu’il se déplace sur les doigts de ses membres antérieurs et postérieurs.Ses doigts reposent sur un gros coussinet bourrelé.
D’autres ont un mode de progression quadrupède. Certains sont plantigrades – ils posent toute la plante du pied sur le sol – tels les ours, les blaireaux et… l’Homme ; d’autres sont digitigrades et reposent sur leurs doigts, pensons aux chats ou aux dromadaires ; les onguligrades comme le cerf ou le cheval prennent appui sur leurs ongles transformés en sabots. Le nombre de pattes passe à six chez les insectes, à huit chez les araignées, à dix chez les crustacés décapodes comme les crabes, à 30 voire jusqu’à 750 chez les myriapodes communément appelés « mille-pattes » ! Leurs pattes bougent symétriquement et produisent des ondulations en forme de vagues.
Sur terre, des animaux – kangourous, lapins, grenouilles… – sautent en se servant parfois de leur queue comme balancier ou d’appui. Les serpents rampent, en appui sur le sol, allongés. Des espèces fouissent et creusent leur terrier grâce au développement d’organes spécialisés devenus de véritables outils de creusement : tête, dents, pattes ou griffe sont modifiés. Un exemple bien connu de nos régions ? La taupe dont l’activité moutonne le paysage de nos plates prairies. L’animal arboricole – « qui grimpe » – est souvent petit et léger, mais possède une puissance musculaire accrue, des membres longs et souples et des organes d’accrochage comme une queue préhensile ou des griffes développées : les paresseux, les rats, les caméléons, les lémuriens… Chez les gibbons et certains autres primates, le balancement de branche en branche nécessite de longs bras musclés, de longs doigts, et des épaules permettant la rotation libre. C’est de nos ancêtres que nous avons hérité de cette possibilité de déplacement arboricole, avant de devenir des bipèdes terrestres.
Un îlot d’exposition « TERRE » à voir dans la salle des mammifères au Muséum où des achatines vivantes, une espèce d’escargot africain, illustrent leur mode de déplacement sur un pied unique, adhérant sur quasi n’importe quelle surface. Des vers de terre vivants permettent de comprendre leur reptation typique.
Tous à l’eau !
Probablement le milieu dans lequel a vécu le premier organisme vivant, l’eau abrite tous les embranchements, tous les groupes d’animaux, qui y évoluent soit en permanence soit temporairement au cours de leur cycle de vie. Les animaux qui y vivent et s’y déplacent sont confrontés à un milieu 800 fois plus dense et 60 fois plus visqueux que l’air.
La densité des organismes étant plus ou moins proche de celle du milieu aquatique, l’effort musculaire de sustentation (pour se maintenir) et la dépense d’énergie qui y est consacrée seront faibles. Pour assurer leur flottabilité, les animaux ont développé différentes adaptations : proportion d’eau du corps supérieure à 95 %, corps plus léger, présence d’une vessie natatoire, accumulation de graisses… Par contre, se déplacer dans un milieu plus dense et plus visqueux oblige les animaux à dépenser davantage d’énergie.
Les animaux nageurs ont une morphologie adaptée à leur habitat et à leur mode de vie. Une bonne partie des espèces sont « généralistes » : elles sont capables de se déplacer efficacement dans différents types d’environnement. Elles peuvent aussi bien évoluer en pleine eau qu’en présence d’obstacles – végétation dans les lacs et les rivières, milieu récifal… – ce qui les oblige à nager en « manœuvrant » pour éviter de les percuter. C’est le cas par exemple de nombreuses espèces de poissons de rivière. Néanmoins, certaines espèces sont « spécialistes » et ont un type de nage adapté à un environnement particulier. Les spécialistes de l’accélération – brochet, requin des récifs coralliens – sont capables de se déplacer rapidement pendant un laps de temps assez court. Les spécialistes des manœuvres – poissons des récifs coralliens, seiches – changent rapidement de direction. Enfin, les thons, les mammifères marins sont des spécialistes de la nage soutenue, ils se déplacent sur de longues distances et sont capables d’effectuer des grandes migrations.
La forme aérodynamique et l’aspect fusiforme de bons nombres d’espèces aquatiques leur permettent de se propulser plus aisément tout en limitant la formation de turbulences et les dépenses énergétiques. Ce sont ces formes hydrodynamiques qui ont inspiré l’homme pour améliorer la conception des coques des bateaux, des sous-marins, des torpilles…
Dans l’eau, tous ne nagent pas. Certaines espèces marchent, tels les crustacés, des larves d’insectes… D’autres rampent, comme les étoiles de mer, les oursins, les vers, les gastéropodes familièrement connus sont le nom de « coquillages »…
Un îlot d’exposition « EAU » à voir à l’Aquarium où l’on pourra également découvrir quatre nouveaux « nano-aquarium » accueillant anémones et étoiles de mer, crustacés tropicaux, mollusques gastéropodes « à coquille »…