Chantal Maillard, Fils

MaillardLa poète est hispano-belge et écrit en espagnol. Ceci est son premier recueil traduit et publié en français. Le titre est le pluriel de « fil », non le féminin de « fille ». L’écriture est nerveuse, d’apparence sèche, en phrases courtes, en infinitifs, en questions, tout ce qui pourrait passer pour des tics d’écriture faisant moderne, mais qui, ici, est assez neuf et très efficace. Cela part directement de sensations physiques simples (la fatigue, la chair blessée). Ce n’est pas abstraitement philosophant, cela évite judicieusement le poétisme métaphorique. Descriptions ou notations de sensations, de situations mentales, vitales, vécues de l’intérieur et de l’extérieur, comme s’observant soi-même. C’est un vrai tour de force de faire du très concret avec de l’abstrait, ou l’inverse. Ce sont des poèmes qui pensent depuis le corps.

 

Gérald Purnelle

 

 

Chantal Maillard, Fils, Trad. Pierre-Yves Soucy, Le Cormier, 2016.
 
 

Lectures pour l'été 2017
Poésie

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