Chacun des livres de Vuillard s’empare d’un événement historique et le transcende par l’écriture : le colonialisme en Afrique noire, la première guerre mondiale, la conquête de l’Amérique par les conquistadors, l’invention du spectacle par Buffalo Bill. Celui-ci, l’avant-dernier, est aussi le plus frappant, le plus vif. La prise de la Bastille racontée non en historien (même si toute l’information est authentique et maîtrisée), mais comme une épopée du peuple, au plus près des noms, des détails, des sensations. C’est la révolution du peuple ; les anonymes ont un nom, les faits trouvent un récit. Un style aussi, une phrase sèche et charnue à la fois, rapide et longue, tendue et souple, une leçon d’écriture. Ce n’est pas un roman, mais ça se lit comme.
Gérald Purnelle
Éric Vuillard, 14 Juillet, Actes Sud, 2016, 208p.Lectures pour l'été 2017
Essais, documents, récits, non-fiction
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