Verena Hanf, Anna, Simon, les lunes et les soleils

HanfLorsque le couperet sentimental est tombé sans crier gare, rompant dans sa chute une décennie de confortables habitudes et d’affections érodées, Simon Legrand se sent tout petit. Sur un coup de tête, il décide de partir se ressourcer dans un village alsacien des Vosges où, enfant, il passait des vacances en famille, simples et douillettes. Là, isolé au milieu d’une nature verte et boisée honnie par la belle Absente, il espère s’emplir les poumons d’un air pur et non vicié par toutes les technologies Iphonesques et Facebookiennes qui asservissent la volonté, corsettent dans l’espérance, ravivent les blessures, et hélas « clignotent beaucoup mais ne réagissent pas ». Et, plus encore, il aspire à recouvrer une vigoureuse fierté, « comme à l’époque où une femme était une mère ou une maîtresse, puis un exploit ou une promesse. Pas une défaite ».

Le soir de son arrivée pluvieuse à Munster, Simon aperçoit dans la salle à manger de l’hôtel une femme austère. Il est immédiatement troublé par ses yeux indéfinissables ni bruns ni bleus, son long cou, ses doigts-asperges. Anna. Taciturne, raide, sèche, discrètement ironique. Blessée. Cette violoniste est en visite successorale dans la région pour s’occuper d’une succession, celle de sa mère ravie par un cancer foudroyant. Entre ces endeuillés se noue rapidement un dialogue particulier, mis subtilement en mots par Verena Hanf.

 Samia Hammami

 
Verena Hanf, Anna, Simon, les lunes et les soleils, Le Castor Astral,  Escales des lettres, 144 p.
 

Lectures pour l'été 2017
Romans, nouvelles et récits romancés

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