Qu’il fascine ou qu’il déçoive, l’Atomium ne laisse pas indifférent. C’est le moins que l’on puisse dire puisque le monument bruxellois est à l’origine de l'avant-dernier roman traduit en français de Jonathan Coe. L’Expo 58 – c’est-à-dire l’Exposition universelle de 1958 – est plus qu’une toile de fond aux aventures mystérieuses de Thomas Foley : elle est un personnage à part entière. Le petit fonctionnaire se voit propulsé en Belgique pour y superviser le Britannia, cette réplique de pub installé au pavillon britannique. Rapidement, l’effervescence de l’Expo a raison des repères de Thomas… et Bruxelles devient le lieu de toutes les remises en question sur fond de guerre froide.
Certains s’amuseront peut-être à évaluer le degré de sensibilité à notre belgitude de ce roman apparemment bien documenté : s’y retrouve-t-ton ? Jonathan Coe rend un bel hommage, comme souvent, au surréalisme à travers le couple d’agents secrets Radford et Wayne, qui n’ont rien à envier aux Dupondt, ou encore par les échanges épistolaires des époux Foley, merveilleusement cyniques.
Caroline Pierre
Jonathan Coe, Expo 58, Trad. Josée Kamoun, Folio, 2015, 368 p.Lectures pour l'été 2017
Romans, nouvelles et récits romancés
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