Larry Tremblay, L’orangeraie

TremblayDans un pays de soleil, de fleur d’oranger et de désert, Amed et Aziz sont de jeunes enfants. Des jumeaux. Des inséparables. Jusqu’à ce que la colère des hommes les transforme en armes de destruction massive. Une guerre oppose leur village à un autre mais le conflit est le plus souvent invisible, latent, jusqu’à ce qu’une bombe atteigne la famille des jumeaux. L’un des frères est alors appelé au sacrifice : son destin sera celui d’un martyr au service de sa communauté. À l’ombre des orangers, les jeux d’enfants délaissent alors les crayons pour le combat que l’un d’eux devra mener. Les nuits se peuplent d’excitation et de cauchemars. Qui d’Aziz ou d’Amed sera l’élu ? Comment, ensuite, supporter la perte ? Que faire lorsque l’honneur promis fait place à la honte et à la rage ? Dans ce roman qui ne juge ni ne condamne, l’impensable, le martyr d’un enfant, est conté par un langage poétique à la fois transparent et transperçant. La douleur des héros, la rage des fanatiques et le désespoir de ceux qui restent se mêlent dans ce court récit qui, pourtant, enjoint magnifiquement, et tout en douceur, à l’apaisement.

Jeromine François

 

Larry Tremblay, L’orangeraie, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2016, 153 pages.
 
 
 

Lectures pour l'été 2017
Romans, nouvelles et récits romancés

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