May Dodd a 24 ans en 1874, quand un représentant du gouvernement américain, lui propose de participer au projet secret baptisé FBI «Femmes Blanches pour Indiens», en échange de sa liberté. May est en effet injustement retenue enfermée par sa famille depuis 18 mois dans un épouvantable asile psychiatrique. Selon un accord conclu avec le chef indien Little Wolf par le Président Ulysses Grant, 1000 femmes volontaires doivent épouser des Cheyennes et leur donner des enfants pour assurer la paix entre Indiens et américains, mais aussi pour mener les sauvages vers la civilisation et la religion chrétienne. May fera partie du premier (et unique) contingent de femmes qui, essuyant le mépris et les insultes de leurs compatriotes, traverseront les États-Unis pour rejoindre une tribu Cheyenne. Commencera alors pour elles l'apprentissage d'un mode de vie, d'un langage, d'un système de valeurs et de traditions bien différentes de ce qu'elles ont toujours connu. Une tendresse voire un amour sincère naîtra entre ces femmes et leur mari. Rapidement cependant, les Indiens devront se rendre à l'évidence qu'une fois de plus, ils ont été bernés par «le Grand Père blanc» qui ne respecte aucun des traités qu'il signe…
Dans ce roman, Jim Fergus rend hommage au peuple cheyenne, fier mais bafoué et traité de manière inhumaine. Il met en évidence les qualités de la tribu indienne et par opposition, tout le mal que leur a apporté la fréquentation de la «civilisation» et son implacable volonté d'anéantissement de la culture indienne.
S'il est parti d'un fait divers réel – la proposition faite par Little Wolf au parlement américain – et d'une connaissance approfondie de la vie sauvage et des grands espaces, l'auteur, journaliste avant d'être écrivain, rappelle que son ouvrage est pure fiction. Il emmène le lecteur loin de son quotidien, avec des personnages intéressants et attachants.
Ce roman a connu un succès très important en France, avec plus de 400 000 exemplaires vendus. Il en existe une suite, intitulée La vengeance des mères.
Claudine Simart
Jim Fergus, Mille femmes blanches, Pocket, 2011, 500 p.Lectures pour l'été 2017
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