Un petit livre, une nouvelle d’une trentaine de pages, écrite dans les années trente. Mais une merveille, un bijou, un texte tout de grâce et de profondeur. Le récit adopte le point de vue d’un garçon porteur d’un secret intime, une relation magique et ambiguë avec la neige : il l’entend, la sent, la devine, la porte en lui comme une lumière, un bien qui n’appartient qu’à lui. Ce privilège le met hors du monde, son isolement inquiète ses parents. C’est une métaphore où chacun trouvera le sens qui le touche le plus : la grâce de l’enfance, la perte des rêves, la distance irréparable qui séparent adultes et enfants, la relation à la nature, l’imaginaire.
L’enfance et ses troubles est aussi le sujet d’Étrange clair de lune, paru chez le même éditeur, et où c’est la confrontation avec la mort de l’autre qui sonne la fin de l’innocence.
Gérald Purnelle
Conrad Aiken, Neige silencieuse, neige secrète, La Barque, 2017, 47 p.
Lectures pour l'été 2017
Romans, nouvelles et récits romancés
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