Ce petit essai, conçu tête-bêche, reprend l’essentiel de deux conférences, « Belle comme un image » et « Damoiseaux en détresse ». Dans Sois belle, Nancy Huston retourne à l’aube de l’humanité et suit l’évolution humaine, pour rappeler « la réalité bien animale de nos origines », les notions d’individus et de droits étant très récentes, tout comme la séparation radicale entre sexualité et reproduction. S’interrogeant ensuite sur la place prépondérante occupée par la femme dans l’iconographie, elle fournit deux réponses : d’une part, c’est la femme qui porte les enfants ; d’autre part, « les hommes ont une prédisposition innée à désirer les femmes par le regard ». Cette entrée en matière lui permet d’étudier les différences entre les deux sexes face à la sexualité et à la procréation et de s’intéresser à la notion de genre.
Dans un deuxième chapitre, elle se demande pourquoi, contrairement à ce que Simone de Beauvoir envisageait dans Le deuxième sexe, les femmes, alors qu’elles sont en majeure partie passées du statut d’« esclaves » à celui de « semblables » pour les hommes, sont de plus en plus hantées par le souci de leur féminité ? Tandis que Lui la désire « putain », Elle se veut « mannequin ». L’auteure québécoise met ainsi le doigt sur un paradoxe : plus la femme se veut sujet, plus elle se rend objet.

Dans Sois fort, elle interroge, en tant que romancière, la violence humaine et, partant, la faiblesse des hommes. Le roman a partie liée avec la faiblesse, constate-t-elle, et ce sont davantage les femmes qui en lisent. Les hommes préférant les biographies, essais ou livres d’histoire, ils sont ainsi coupés de leurs faiblesses. Elle étudie alors deux problématiques. Si, par l’effet de l’éducation, la violence humaine est plus masculine que féminine, les femmes en sont aussi responsables. Et si la violence paraît désirable aux garçons, c’est lié à la détresse de leur corps-esprit dans le monde actuel. Elle remarque en effet que les hommes sont les plus nombreux à la fois en haut de l’échelle sociale et à son dernier échelon, parmi les détenus, les suicidés, les SDF, etc.

Sorties de presse des ULgistes - printemps 2017
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Voir aussi : Les écrivains de l'ULg