L'agitation sociale printanière (tant en Belgique qu'en France) a été, une fois de plus, l'occasion pour tous les éditocrates qui se respectent de psalmodier leurs jérémiades habituelles sur la « nécessité de réformer » et « le scandale des privilèges de certains salariés / travailleurs », « #bruitsourdsperpétuelsdansnosoreilles ».

Que TINA (et Cie) soit avec vous et dans votre esprit !

Ce bombardement médiatique a fait écho à une boutade (élevée au rang de conseil et d’avertissement) d’un ancien professeur (émérite à présent) de notre Institution : Quand une chronique, un article ou un reportage commence par « Tous les spécialistes du sujet s’accordent pour dire que… », Méfie-toi ! C’est un piège à tous les coups ! (J-M Klinkenberg).  En formation tortue donc, je me suis souvenu du documentaire Les nouveaux chiens de gardes (G. Balbastre et Y. Kergoat 2012) et surtout de la source principale de ce reportage : l'ouvrage éponyme de Serge Halimi (édition en 1997 et réédité/augmenté en 2005).

Partant de l’antienne qui veut que les médias constituent un contre-pouvoir pluraliste régi par un code déontologique, Serge Halimi propose une critique du paysage médiatique français et dévoile une réalité peu reluisante faite d’asservissement, de flagornerie, de passe-droits, de conflits d’intérêt, de courtisanerie et surtout de reddition absolue devant l’idéologie néolibérale. 

Cette analyse sans concession est assurément instructive et, en plus, agréable à lire. Le risque serait, pour nous (entendez « la Belgique francophone »), de considérer que notre paysage médiatique est vêtu de probité candide. Certes, il est différent. Mais l'enjeu de l'essai pourrait être d’observer les défauts des médias voisins en gardant à l'esprit que les mêmes (et parfois d’autres) tares régissent les nôtres.

Thomas Beyer

Lectures pour l'été 2016
Essais, Documents, Non-fiction
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