Els Moors, Chants d’un cheval qui chavire

MoorsNous connaissons très mal la littérature, et aussi la poésie, de nos voisins et compatriotes flamands. Pourtant, cette poésie est très vivante, et « actuelle ».

Les éditions Tétras-Lyre ont créé une collection, appelée « De Flandre », qui veut rendre accessible les voix de cette poésie si proche géographiquement, mais peut-être lointaine culturellement. Dans leurs différences, les trois poètes qui y sont publiés jusqu’ici ont plusieurs points communs : un langage net, parfois dur, parfois imagé, parfois froid, qui, dans le cas de Bogaert ou Moors, jette sur le monde et l’homme (et la femme), un regard clinique, peut-être cynique, sans concession ni complaisance. On est loin du lyrisme ! C’est grave, mais ça joue avec la langue, ça fait mouche. Il y a plus de tendresse et d’optimisme chez Charles Ducal, mais la gravité reste de mise.

Extraits :

nous sommes le navire l’eau et le noyé
tout en un la tempête vint avec la montée
de lait dans le sein maternel

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tu dors profondément des deux
côtés du lit pour que tu puisses
toujours te tourner vers le milieu
pour me voir

tu es un vautour et tu sens
ma chair agonisante
tu me vois crever
et tu savoures.

 

Gérald Purnelle

Paul Bogaert, Le Slalom soft, Trad. Daniel Cunin et Paul Bogaert, Tétras Lyre, 64p.
Els Moors, Chants d’un cheval qui chavire, Trad. Kim Andringa, Tétras Lyre, 64p.
Charles Ducal, La vis à l’encre, anthologie, Trad  par le comité des traducteurs de Passa Porta,Tétras Lyre, 102 p.
 

Lectures pour l'été 2016
Poésie
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